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Le Medef reconnaît la notion de charge mentale

L'actualité | publié le : 01.03.2005 | Jean-François Rio

Lors de la première séance de négociation sur la pénibilité au travail, le 23 février dernier, le Medef a officiellement admis le concept de charge mentale.

En toute fin de séance de négociations, Denis Gautier-Sauvagnac (Medef), chef de file de la délégation patronale, a officiellement admis que la pénibilité recouvre aussi la notion de charge mentale. C'est à peu près ce qu'il faut retenir du premier round des discussions sur la prise en compte de la pénibilité au travail, une négociation interprofessionnelle découlant de la loi d'août 2003 sur la réforme des retraites.

Travailler sur un état des lieux

L'enjeu de ces débats porte sur l'amélioration des conditions de travail dans les entreprises, ainsi que sur la recherche d'un système de compensation, notamment sous la forme de départs anticipés, pour les salariés ayant effectué des métiers pénibles. Lors de cette première séance, les partenaires sociaux ont aussi convenu de travailler sur un état des lieux de la pénibilité, qui figurera au menu de la prochaine rencontre, le 23 mars. « Plus les négociateurs apporteront des éléments chiffrés, des études, plus l'analyse et la compréhension du problème progresseront », souligne Joseph Thouvenel, secrétaire général adjoint de la CFTC.

Toutefois, la proposition patronale de commander une expertise sur la pénibilité aux cabinets Altedia et Bernard Bruhnes a été froidement accueillie par les syndicats, arguant que ces sociétés de conseil en RH n'étaient pas les plus compétentes sur ce sujet. La CFE-CGC a, de son côté, suggéré de s'appuyer sur les études scientifiques existantes, fondées sur les travaux de l'INRS et de l'Anact. Les syndicats ont, par ailleurs, regretté que le Medef ait fait l'impasse sur le lien entre pénibilité et retraite. « C'est la grande difficulté de cette négociation, soulève Joseph Thouvenel. Une fois l'état des lieux sur la pénibilité dressé, il s'agira d'identifier les métiers pénibles, ceux dont on sait qu'ils diminuent l'espérance de vie des salariés, et pour lesquels des départs anticipés seraient souhaitables. » Seul problème : le Medef a déjà annoncé que cette négociation ne devra pas coûter un centime aux employeurs.

Emploi des seniors

Pour nourrir le débat, et celui relatif à l'emploi des seniors (les partenaires sociaux se rencontrent le 10 mars sur ce sujet), une étude de la Dares a montré qu'un salarié âgé sur cinq sans emploi, souffrant d'une affection limitant son employabilité, attribue la dégradation de son état de santé à un accident ou à une maladie liés à son activité professionnelle passée. Chez les seniors sans emploi, note aussi la Dares, près de trois quarts des affections « limitantes attribuées au travail » sont « probablement des troubles musculo-squelettiques ». En outre, les ouvriers sont plus nombreux que les autres catégories de personnel sorties de l'emploi (28 % des 50-59 ans contre 21 %) à attribuer leur problème de santé à leur travail.

Auteur

  • Jean-François Rio