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Le modèle «duoshore» pour séduire les Européens

Enquête | publié le : 01.03.2005 | S. F.

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Le modèle «duoshore» pour séduire les Européens

Crédit photo S. F.

Implanté en Inde depuis 2002, le cabinet de conseil français se présente comme un acteur «deuxième génération» de l'outsourcing. Plus de la moitié de ses salariés seront indiens à la fin de l'année.

Un consultant français d'un côté, un développeur indien de l'autre : telle est, pour Valtech, la recette qui fera le succès de l'offshore auprès des clients hexagonaux. « Jusqu'à présent, les Européens n'ont pas beaucoup bougé sur l'offshore, relève Jean-Yves Hardy, fondateur et directeur général de Valtech. Nous avons l'ambition de prendre une position de leader sur ce marché, en mettant en place un offshore qui prenne en compte les différences culturelles. »

Dès la fin 2001, désirant élargir l'activité de Valtech, jusque-là limitée au conseil amont, à l'intégration de systèmes, Jean-Yves Hardy prospecte en Inde pour ouvrir un centre de développement mondial. « La Chine présentait une moindre maturité en matière de services informatiques, précise-t-il, et les salariés chinois ne maîtrisaient pas suffisamment l'anglais. »

Après un premier partenariat avec une société de Chennai (Madras), qui tourne rapidement court, Valtech se rapproche d'une entreprise de Bangalore, Ivega (300 salariés), et prévoit, à horizon 2004, une internalisation des salariés au sein des effectifs du groupe. En 2004, le cabinet de conseil français rachète également l'entreprise indienne Majoris (350 salariés).

Clientèle globale

« Notre objectif est d'atteindre les 650 salariés en décembre 2005 », précise Jean-Yves Hardy. Pour attirer les candidats, Valtech vient d'ouvrir de nouveaux locaux, au coeur de Bangalore, dotés d'une salle de gym, d'une crèche pouvant accueillir une douzaine de bébés âgés de 2 mois à 1 an, d'une permanence de médecin et d'une cafétéria avec terrasse. Mais pour faire la différence avec ses concurrents indiens, le groupe met en avant sa clientèle vraiment globale (et pas seulement américaine) et sa stratégie de «duoshore».

« L'offshore traditionnel présente des risques en matière de propriété intellectuelle, et ne permet pas, en général, de pilotage en temps réel, souligne Jean-Yves Hardy. Résultat : seuls les projets les moins stratégiques sont «offshorisés». Or, pour que l'externalisation en Inde soit rentable, elle doit concerner 80 % du budget technologies. » Valtech propose ainsi à ses clients des consultants «onshore», pour une meilleure compréhension de leurs attentes grâce à un langage et une culture communs, mais aussi une communication plus régulière et plus transparente avec les équipes indiennes (par exemple, des conférences téléphoniques hebdomadaires au lieu de simples rapports par mail).

Option de rachat

Enfin, pour lever les craintes en matière de propriété intellectuelle, Valtech propose le modèle BOT (Build-Operate-Transfer) : le client qui le souhaite peut réintégrer, au bout d'un délai défini à l'avance et moyennant trois mois de salaires, les salariés du centre de développement dédié construit par Valtech. « Les clients préfèrent avoir cette option de rachat, assure Jean-Yves Hardy. Même si nous parions sur le fait qu'ils ne l'exerceront pas ! »

Valtech

> Activité : conseil en management et technologies de l'information.

> Chiffre d'affaires : 92 millions d'euros prévus en 2005.

> Effectifs : 1 100 salariés répartis dans 8 pays, dont un peu plus de 400 à Bangalore (Inde).

Auteur

  • S. F.