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Les Pratiques

Trente sociétés s'engagent en Rhône-Alpes

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 22.02.2005 | Laurent Poillot

L'Agefos-PME Rhône-Alpes a monté un programme expérimental de lutte contre l'illettrisme en entreprise. Trente sociétés de toute taille ont formé 160 salariés pendant le temps de travail.

En 2003, l'Agefos-PME Rhône-Alpes a initié un programme visant à former, durant 100 heures, les salariés mal à l'aise avec les «savoirs fondamentaux» : lire, écrire, compter et apprendre à apprendre. Cette initiative était la déclinaison d'un projet Agefos national, poursuivi dans huit régions. Une convention a été passée avec l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI), un groupement d'intérêt public basé, lui aussi, à Lyon, dans lequel l'Agefos siège au conseil d'administration.

L'ANLCI a fourni un appui méthodologique et son réseau d'acteurs spécialisés. Un EDDF a été conclu avec la DRTEFP, et un appel au programme européen (FSE objectif 3) a été fait, en négociant, au passage, «une levée d'exclusivité» pour les non-PME au sens du FSE. « C'est une mesure rare, sinon exceptionnelle », commente Philippe Fagot, chargé de projet à l'Agefos. Du coup, La Poste a pu bénéficier du dispositif, comme neuf autres entreprises. Une condition toutefois : adhérer à l'Opca.

Des salariés demandeurs

Au total, 160 stagiaires (majoritairement des hommes, ouvriers de l'industrie et des services, et âgés de plus de 35 ans) issus de trente sociétés ont participé à cette remise à niveau. Soit dans une optique d'employabilité ou de progression de carrière, soit pour permettre à l'entreprise de se certifier en qualité. « Généralement, la demande venait des salariés », note Martine Besson, responsable de formation chez Technibel, PME de 150 salariés, spécialiste en climatisation. Par ailleurs, 16 autres personnes ont reçu une formation tutorale pour prévenir les problèmes liés à l'illettrisme.

Analyse du travail

Originalité du projet : le refus de l'approche scolaire. « Nous avons négocié avec chaque entreprise les objectifs individuels de formation, à partir d'une étude du poste de travail », précise Philippe Fagot.

Ainsi, les supports d'apprentissage ont repris les situations de travail des intéressés : comprendre une fiche d'assurance qualité, rédiger une note de service... Chacun des dix organismes de formation (Alpes, Cefi, Greta, Ellips...) a personnalisé ses cours. Les séances, en inter ou intra-entreprises, étalées sur 4 à 8 heures hebdomadaires durant le temps de travail, ont alterné une phase de tronc commun avec des exercices à la carte, autorisant l'entraide.

« 50 % des stagiaires ont fait au moins 90 % du programme », se félicite Philippe Fagot. Le coût est, lui aussi, incitatif. Sur une dépense globale (formation, salaires et frais) de 400 000 euros, l'Etat et le FSE ont financé 226 000 euros. Restaient 30 % à 50 % pour les entreprises, selon leur taille. L'ANLCI souhaite une démultiplication de ce programme. Son secrétaire général, Hervé Fernandez, rappelle que « 7 % à 10 % des 18-65 ans sont en situation d'illettrisme ».

Auteur

  • Laurent Poillot