L'entreprise de location de voitures Avis s'apprête à signer un accord relatif au droit individuel à la formation (DIF). Il donnerait la possibilité aux salariés d'exercer le DIF sur leur temps de travail, y compris pour des actions de formation participant au développement des compétences (catégorie 3). Selon Valérie Voinier, directrice de la formation d'Avis, cette disposition, présentée oralement, a déjà reçu un accueil « très favorable » de la part des élus du comité d'entreprise. Le texte devrait repasser devant eux début mars, avant un éventuel accord.

Avec cette disposition, Avis poursuit les objectifs de maîtrise des coûts de formation et de professionnalisation de ses collaborateurs. Aidée par le cabinet de conseil CAA, Valérie Voinier a calculé que la mise en place du DIF pourrait coûter de 1 % à 3 % de la masse salariale si elle n'était pas maîtrisée.

Pour éviter cet écueil, la direction souhaite donc que les salariés utilisent leurs droits acquis au titre du DIF à l'intérieur du plan de formation de l'entreprise. Encore faut-il qu'il soit attractif. « Le comité d'entreprise nous a fait savoir qu'un DIF pris en dehors du temps de travail n'intéresserait pas les salariés, déjà soumis à des horaires décalés », explique Valérie Voinier. A l'heure actuelle, l'entreprise est en train de recenser les besoins en DIF de ses collaborateurs. Ce travail devrait s'étendre jusqu'à la fin du premier trimestre.

Par ailleurs, la direction a déjà entrepris des actions de communication pour la centaine de managers qui expliquent et «vendent» aux salariés les nouvelles dispositions de la loi sur la formation. A cette fin, les managers ont reçu un kit de communication sur la loi. Ils devraient également être formés à faire passer les entretiens professionnels, afin d'être prêts pour 2006.

Selon Valérie Voinier, ces entretiens vont accroître leur rôle RH auprès des collaborateurs. « L'un des principaux enjeux de la réforme est, au-delà du DIF, sur lequel les entreprises se focalisent trop, le dialogue avec les collaborateurs », affirme-t-elle.

En outre, La directrice de la formation prévoit que la réforme va contribuer à la professionnalisation des services de formation, en les obligeant à répondre aux attentes des salariés, et non plus seulement aux obligations légales de dépenses de formation. Elle estime, également, que les services de formation devront apprendre à trouver de nouveaux financements auprès des organismes pourvoyeurs (Opca, fonds social européen...).

> Effectifs : 2 000 salariés en France.

> Chiffre d'affaires France : 344 millions d'euros en 2003.

> Part de la masse salariale consacrée à la formation : 3,2 % en 2004.