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Les Pratiques

Une tradition qui change

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 08.02.2005 | Laurent Gérard

Les entrées en apprentissage sont à la baisse, mais ce sont surtout les publics et les employeurs qui changent.

L'apprentissage change. Moins d'entrées mais surtout d'autres jeunes et d'autres employeurs. Le nombre d'embauches en contrat d'apprentissage a baissé de 2 % en 2003, annonce une note de la Dares publiée en décembre 2004 (1). Il recule pour la deuxième année consécutive ; 232 800 nouveaux contrats d'apprentissage ont été enregistrés dans le secteur marchand. « Ce repli touche quasiment tous les secteurs, hormis le bâtiment et la coiffure. Il affecte surtout les plus jeunes et les non-qualifiés », analyse la Dares. En revanche, le repli de l'apprentissage est resté inférieur à celui des embauches en contrat de qualification.

Les entrées en contrat d'apprentissage dans le secteur public ont, elles, progressé de 11 %, passant à 3 500. Parallèlement, les jeunes de niveaux V bis et VI sans qualification sont proportionnellement moins nombreux à y entrer. Ils passent de 52 % des effectifs en 1994 à 46 % en 2003. Leur part reste importante dans les secteurs de l'artisanat alimentaire et dans l'hôtellerie-restauration.

Apprentis mieux formés

L'âge moyen des nouveaux apprentis continue de progresser. Désormais, seuls 51 % des nouveaux contrats s'adressent à des jeunes de moins de 18 ans. Mieux formés, les apprentis s'engagent plus fréquemment dans les filières préparant à un diplôme allant du bac ou brevet professionnel au diplôme d'ingénieur. Les diplômes du supérieur représentent à eux seuls 13 % des formations préparées, contre 6 % en 1994. Les formations préparant au CAP ou au BEP continuent de régresser. Elles ne s'adressent plus qu'à deux tiers des nouveaux apprentis.

Si le profil des apprentis change, celui des employeurs évolue également. Les entrées en contrat d'apprentissage reculent nettement chez les entrepreneurs individuels. Ces derniers réalisent, désormais, 7 % des embauches, soit deux points de moins qu'en 2002. A contrario, 16 % des nouveaux apprentis sont accueillis dans des établissements de 50 salariés ou plus, soit un point de plus qu'en 2002. Cette progression est liée au développement de l'apprentissage pour des niveaux de formation postbaccalauréat. Dans les services aux entreprises, où 40 % des établissements dépassent 50 salariés, 7 apprentis sur 10 s'engagent dans des formations supérieures, remarque la Dares.

Métiers des services

Autre évolution : dans tous les secteurs, sauf dans celui de la construction, les formations à dominante services se développent. Dans l'industrie, leur part est passée de 20 % à 22 % entre 2000 et 2003. Au total, près de quatre nouveaux contrats d'apprentissage sur dix préparent aux métiers des services. La progression est plus nette encore dans les établissements de 50 salariés ou plus : l'apprentissage des fonctions liées à la gestion, au commerce et à la vente y est devenu aussi important que celui des métiers liés à la mécanique, l'électricité et l'électronique.

(1) Dares, Premières Synthèses (n° 53.3) <www.travail.gouv.fr/etudes/etudes_h.html>

Auteur

  • Laurent Gérard