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Le «RMA +», outil de recrutement pour le BTP

Les Pratiques | Point fort | publié le : 08.02.2005 |

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Le «RMA +», outil de recrutement pour le BTP

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Sogea Sud, entreprise de construction montpelliéraine, mise sur la version locale du RMA pour diversifier son recrutement. Ce contrat, amélioré par rapport au dispositif national, permet aux RMIstes d'intégrer la PME avec un CDD de six mois, renouvelé avec promesse de CDI.

Depuis le mois de décembre, trois anciens RMIstes ont rejoint les rangs de Sogea Sud, une entreprise de BTP basée à Montpellier. Ils ont été embauchés pour un CDD de six mois, avec l'espoir de décrocher un CDI à la fin de cette période. Chacun a signé un contrat RMA +, mis en place à l'automne 2004 par le conseil général de l'Hérault (voir encadré).

Sogea Sud, qui compte 340 salariés, a été l'une des premières entreprises à miser sur cette formule : « Nous avons un personnel vieillissant et nos métiers sont mal connus. Il nous faut multiplier les sources de recrutement, explique Nathalie Dolata, responsable des ressources humaines. Mais, la signature d'un contrat RMA + est un processus long et compliqué. »

Une longue procédure

Il faut d'abord identifier les RMIstes intéressés par les métiers du BTP. Un travail dont se chargent les services du conseil général et une association d'insertion, Passerelles. Après une première présentation, des candidats à l'embauche sont sélectionnés par la PME pour un test de quinze jours en entreprise (évaluation en milieu de travail, stage...). A l'issue de cette période probatoire, les personnes jugées aptes se voient proposer un CDD. Avant de travailler, chaque nouveau salarié suit une semaine de formation, financée par l'entreprise, afin d'acquérir les bases du métier. Une fois dans la place, il est aidé par un tuteur qui a reçu, au préalable, une formation de quatre jours à ce rôle.

Un processus sélectif

Le processus d'embauche est sélectif : sur la trentaine de RMIstes présents à la réunion d'information, à l'automne 2004, une dizaine ont fait le test en entreprise et trois ont finalement signé un contrat. « Nous voulons créer des emplois pérennes, explique Nathalie Dolata. Plus que des compétences techniques, nous cherchons des personnes avec un certain comportement : sérieuses, aptes au travail d'équipe... »

Autre difficulté : le RMA prévoit un temps de travail maximal de 34 heures par semaine, quand les équipes de la Sogea travaillent 37 heures (annualisées). Il a fallu adapter la formule en jouant sur les jours de récupération pour que les nouveaux salariés travaillent au même rythme : « C'est la condition pour qu'ils réussissent leur insertion », explique Nathalie Dolata, qui souligne, par ailleurs, la complexité administrative du dispositif, en particulier dans la gestion de la paie. Son premier bilan est néamoins satisfaisant : « Jusqu'à présent, tout se passe bien pour les personnes embauchées. Nous faisons tout afin de favoriser leur intégration. »

Au total, Sogea Sud prévoit de recruter 25 personnes dans le cadre du RMA +. L'entreprise n'est pas un cas isolé : dans le département, 60 contrats avaient été signés au 1er janvier. Son objectif est de 250 d'ici à fin 2005.

MARC BERTOLA

Un RMA étoffé

Lancé en octobre 2004 par le conseil général de l'Hérault, le RMA + comporte des ajouts par rapport au dispositif national. Objectif de la collectivité : proposer un dispositif « plus séduisant pour le bénéficiaire et plus intéressant pour l'entreprise », explique André Vezinhet, président du conseil général. Des moyens ont été alloués à l'accompagnement, avec la mobilisation d'une vingtaine de conseillers en insertion professionnelle qui suivent les bénéficiaires tout au long de leur parcours professionnel.

Principale innovation : la durée hebdomadaire minimale de travail est portée de 20 à 30 heures.

Le mode de renouvellement du contrat a également été modifié. Le premier CDD de six mois, s'il est renouvelé, doit être assorti d'une promesse d'embauche en CDI (ou d'une poursuite de la formation ou de la VAE en cours), alors que dans le système «classique», le CDD est renouvelable deux fois jusqu'à dix-huit mois.

Les cotisations de retraite ont été renforcées : un trimestre travaillé vaut un trimestre cotisé, quand le RMA ne prévoit qu'un trimestre de cotisation pour douze mois de travail.

Pour le département, le RMA + devrait entraîner un surcoût de 600 000 euros par rapport au dispositif classique (si l'objectif de 250 contrats est atteint fin 2005). Le département compte plus de 36 000 bénéficiaires du RMI.

L'essentiel

1 L'Hérault propose aux RMIstes de son département la possibilité de retrouver une activité salariée grâce au RMA +.

2 Plus avantageux que le RMA national, ce contrat de travail local permet de réaliser un premier CDD de six mois, de 30 heures hebdomadaires. Et, si l'entreprise le renouvelle, il doit être assorti d'une promesse de CDI ou de formation.

3 Le BTP de l'Hérault compte bien en faire une opportunité pour pallier ses difficultés de recrutement, à l'exemple de la PME Sogea Sud.