E & C : Après EDF, c'est avec Rhodia que l'Icem vient de signer, le 1er février, un accord mondial sur la responsabilité sociale d'entreprise (RSE). Pourquoi votre fédération négocie-t-elle de tels textes ?

F. H. : Ces accords globaux sont devenus un outil clé pour nous, particulièrement adapté aux grands groupes et aux questions des droits de l'homme, de la santé et de la sécurité, et de l'environnement. Ils peuvent prendre des formes différentes : par exemple, chez EDF, nous étions l'un des signataires, aux côtés des fédérations syndicales locales ; chez Rhodia, il s'agit d'un accord entre la direction et l'Icem. Mais tous illustrent les démarches volontaires de grandes entreprises pour assurer des standards minimaux à tous les salariés et ils s'appliquent indépendamment de législations locales parfois insuffisantes.

E & C : Les accords de RSE font encore des sceptiques. Comment en assurer le suivi, le respect des engagements, mettre en oeuvre un reporting fiable ?

F. H. : La question du reporting est bien sûr déterminante. Ces accords doivent mentionner l'introduction d'un dispositif de reporting, assis sur des indicateurs vérifiables, mis en oeuvre par le management de l'entreprise et communiqué aux signataires. Ainsi, nous pourrons demander à nos organisations affiliées (par exemple la CFDT et FO pour la France, NDLR) d'être vigilantes localement sur le suivi des indicateurs liés à l'accord. Ces éléments ont été des points de discussion importants avec EDF et Rhodia.

E & C : L'Icem compte-t-elle signer d'autres accords de ce type ?

F. H. : Pour notre seul secteur de l'énergie-chimie et mines, nous sommes déjà signataires d'une douzaine d'accords. Nous travaillons en ce moment sur trois autres. Les négociations sont bien avancées, par exemple, avec le français Lafarge.

* International Federation of Chemical, Energy, Mine and General Workers' Unions.