Pas de riz, pas de machines, pas de débouchés, pas d'argent : l'affaire est entendue pour le préfet de région de Provence-Alpes-Côte d'Azur. La semaine dernière, à l'issue d'une table ronde, il a affirmé qu'aucune des conditions nécessaires à une reprise de l'activité en société coopérative ouvrière de production (Scop) ne sont réunies.

Selon le projet porté par le personnel, qui, depuis onze mois, occupe l'usine sinistrée en décembre 2003 par la crue du Rhône, la Scop aurait pu employer 90 salariés, sur un effectif initial de 146 et produire 35 000 tonnes de riz par an, notamment pour les collectivités locales. Selon la préfecture, le besoin de financement était de 28,5 millions d'euros. Or le projet pouvait prétendre mobiliser moins de la moitié de cette somme, sous forme d'aides publiques soumises à l'approbation de Bruxelles.

Le préfet de région souhaite maintenant que les efforts se concentrent sur une négociation de sortie de conflit, portant, notamment, sur la durée des congés de reclassement et les préretraites, sur le comité de suivi du plan de reclassement et le plan de réindustrialisation du territoire.

Malgré tout, la CGT, principale instigatrice du projet de reprise, veut encore y croire. Le 2 février, avec un groupe de salariés, elle a envahi l'unité marseillaise des Grands Moulins Maurel, une usine du groupe Panzani, et arrêté la production. Un dernier baroud d'honneur ?