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Enquête

Une maison de retraite qui veille aussi sur la santé de ses salariées

Enquête | publié le : 08.02.2005 |

Près de Savenay, en Loire-Atlantique, une maison de retraite travaille à prévenir les risques psychiques et physiques de ses salariées.

C'est à l'occasion de la rénovation de l'établissement, devenu vétuste, que la résidence de retraite Les Tilleuls (20 salariées), située près de Savenay (Loire-Atlantique), a conclu avec la Cram des Pays de la Loire un contrat de prévention des risques professionnels. Ce type de convention, qui permet d'obtenir une aide à l'investissement, a été l'occasion d'effectuer une analyse des risques et d'élaborer un plan de prévention.

Affronter la souffrance

« Deux tiers des risques sont liés à la manutention (lombalgies, problèmes articulaires) et aux déplacements (risques de chute) : en une journée, le personnel d'une maison de retraite parcourt des kilomètres. Le dernier tiers est lié aux risques psychiques : il s'agit d'affronter la souffrance sans forcément y avoir été préparé », explique Alain Perrot, conseiller en prévention à la Cram des Pays de la Loire.

Matériels adaptés

Côté risques physiques, la Cram a financé deux soulève-malades - un système mécanique qui permet de soulever une personne sans mobiliser de force musculaire -, des chariots pour la distribution des médicaments et du linge, du matériel de ménage adapté, des chaises élévatrices permettant à l'aide-soignante ou à l'agent de service de faire la toilette du résident à la bonne hauteur.

Les nouveaux équipements ont rencontré des succès divers. « J'ai de très bons retours concernant le matériel de ménage. Les salariées ont davantage de plaisir à travailler et ont la sensation d'être plus professionnelles. En revanche, elles n'ont pas toujours le réflexe de prendre le soulève-malade. Sans doute aussi parce que les résidents y sont réticents. Il faut leur expliquer son utilité pour le personnel mais aussi pour eux, car il est moins risqué de les soulever avec ce matériel », indique Clotilde Le Boëc, directrice de la résidence.

Une formation sur la qualité et l'organisation du travail vient, en outre, d'avoir lieu et sera complétée, avant juillet prochain, par une session portant sur la manutention des malades et les postures.

Etablissement à taille humaine, dont la ligne de conduite reste l'attention portée au résident, Les Tilleuls se distinguait déjà par une organisation du travail favorable à la prévention des risques et à l'esprit d'équipe : les salariées, âgées de 24 à 56 ans, sont toutes polyvalentes (afin d'éviter les risques de TMS), travaillant à tour de rôle le matin (consacré davantage au ménage) et l'après-midi, dont les temps forts sont le service des repas et le coucher des résidents.

Stress important

Mais la formation la plus attendue par le personnel est celle consacrée à l'accompagnement des mourants. « Tout le monde a connu cela dans notre établissement, on ne peut pas y échapper. Mais cela génère un stress important. Les salariées ont peur d'entrer dans les chambres. Actuellement, nous y faisons face en échangeant juste après le «départ» d'un résident », raconte Clotilde Le Boëc.

Aides de la Cram

Le coût total de l'aide apportée par la Cram des Pays de la Loire s'élève à 15 500 euros, soit 38 % de l'investissement consacré par l'établissement. Ce type d'intervention dans les maisons de retraite est appelé à se développer, surtout dans un contexte où les besoins de placement augmentent et où de nouvelles normes imposent des remises à niveau. Alain Perrot, qui visite en moyenne un établissement tous les quinze jours, estime qu'il existe « peu d'endroits où les conditions de travail soient aussi dures, tant par la charge physique que par la charge psychique ». VIOLETTE QUEUNIET

Résidence Les Tilleuls

> Activité : maison de retraite (50 résidents).

> Effectifs : 20 salariées.

> Budget : 1 million d'euros en 2005.