logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L'actualité

« Les jeunes sont souvent déclassés à l'embauche »

L'actualité | L'INTERVIEW | publié le : 01.02.2005 | Céline Lacourcelle

Image

« Les jeunes sont souvent déclassés à l'embauche »

Crédit photo Céline Lacourcelle

E & C : Le 1er février, le Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications) a présenté sa dernière enquête «Génération». Celle-ci fait le point sur l'intégration dans la vie active de 10 000 jeunes de tous niveaux, sortis de formation en 2001 et interrogés au printemps 2004. Quels en sont les principaux résultats ?

A. L. : Cette génération 2001, arrivée sur le marché du travail en plein retournement conjoncturel, ne s'en sort pas trop mal. Les jeunes ont, en effet, plus fréquemment accédé à l'emploi que ceux interrogés lors de la précédente enquête Génération, en 1998. C'est après que leur situation s'est dégradée et a contrarié leur insertion. Ainsi, au printemps 2004, 16 % de ces jeunes étaient au chômage. Le contexte économique a également eu des effets sur leurs débuts de carrière. La génération 1998 a enregistré, après trois ans dans la vie active, une augmentation de salaire de 26 % ; ce taux est de 22 % pour ceux de 2001.

E & C : Quels résultats obtenez-vous selon les niveaux de diplôme ?

A. L. : Tous les niveaux ont été affectés par la conjoncture : 14 % des titulaires de CAP/BEP sont au chômage, même si on remarque une bonne résistance de ces profils (12 % interrogés en 1998 étaient au chômage). Pour ce qui concerne les bac + 2 et plus, ils sont 9 % à être sans emploi. Par ailleurs, notons les difficultés d'insertion de plus en plus prégnantes des sans-diplôme ; 9 % étaient sans emploi en 2001, leur nombre a doublé trois ans après.

E & C : Quelles sont vos conclusions ?

A. L. : L'enquête fait état de déclassement à l'embauche. De plus en plus de bacheliers sont ouvriers, des bac + 2 occupent des postes d'employés et de nombreux bac + 5 ne sont pas recrutés à des postes de cadres. Il y a fort à parier que les entreprises vont être confrontées, à moyen terme, à une insatisfaction de ces salariés, à leur démotivation et à une recrudescence des mobilités.

Auteur

  • Céline Lacourcelle