L'identité professionnelle des cadres serait-elle en train de s'effacer ? C'est ce que laissent à penser les résultats du premier baromètre FO Cadres réalisé par l'Union des cadres et ingénieurs-Force ouvrière (UCI-FO) auprès de 1 092 cadres des secteurs public et privé, courant novembre 2004. Ainsi, près des deux tiers de l'échantillon déclarent assister à une banalisation de leur statut.

« Clairement, être cadre aujourd'hui n'est plus un signe de distinction sociale, constate Eric Peres, secrétaire général adjoint de l'UCI-FO, pilote du baromètre. Ainsi, 35 % des cadres interrogés déclarent être des salariés « comme les autres » et 55 % « comme les autres avec des spécificités ». Seulement 10 % s'éloignent de la base et se considèrent comme une catégorie « proche de la direction ».

Leur identité au sein de leur entreprise n'est d'ailleurs pas leur seule préoccupation : 45 % des cadres de l'échantillon évoquent, à ce propos, la question de l'évolution de leur rémunération et 44 % le respect de l'équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle.

« L'état d'esprit des cadres est préoccupant, confirme Eric Peres. Si la motivation caractérise les jeunes cadres de moins de 35 ans, celle-ci s'étiole au fur et à mesure des années. En effet, dans cette tranche d'âge, 41 % l'évoquent, ce taux perd 6 points passé 35 ans. »

Quant au sentiment de confiance, il n'est guère plus probant. Seulement 13 % le ressentent au travail. En revanche, ils sont près de 1 sur 4 à résumer leur état d'esprit par le mot «révolte». En accusation : une charge de travail excessive pour 63 % de l'échantillon, la recrudescence de la tension au travail (69 %) ou encore le stress (52 %). Pas étonnant : en effet, 70 % déclarent un temps de travail supérieur à 40 heures hebdomadaires.

D'ailleurs, pour 66 % d'entre eux, il est plus que temps d'ouvrir des négociations sur le rôle et la place de l'encadrement dans l'entreprise.