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L'actualité

Des salariés moins désengagés que prévu

L'actualité | publié le : 01.02.2005 | Sandrine Franchet

Un sondage montre qu'une grande majorité de salariés sont fiers de travailler pour leur entreprise. Les plus jeunes en tête.

Malgré son succès, le Bonjour paresse de Corinne Maier ne reflète peut-être pas la réalité des salariés français. C'est, en tout cas, ce que démontre un sondage sur «le désengagement des salariés à l'égard de l'entreprise» réalisé, au mois de décembre dernier, auprès d'un échantillon de 500 salariés représentatifs du secteur privé marchand. L'enquête était commanditée par le cabinet Pactes Conseil (relations sociales) : « Travaillant essentiellement sur des missions liées à des tensions sociales et à une augmentation de l'absentéisme, nous observions une montée en puissance de la perte de confiance en l'entreprise, souligne Thierry Heurteaux, cofondateur du cabinet. Nous voulions savoir si cela obéissait à une tendance générale ou si notre vision était déformée par le fait que nous intervenions dans des entreprises en difficulté. »

Fin des idées reçues

Or les résultats du sondage « vont à l'encontre de certaines idées reçues », ajoute-t-il. Ainsi, 85 % des salariés interrogés (et même 93 % des moins de 25 ans) se disent fiers de travailler pour l'entreprise qui les emploie ; 81 % (93 % des moins de 25 ans) sont prêts à prendre plus de responsabilités dans leur travail et 73 % (88 % des moins de 25 ans) à venir travailler un jour de congé si nécessaire.

Par ailleurs, 67 % estiment que leur supérieur hiérarchique montre toujours ou souvent l'exemple quand la direction demande des efforts, et 69 % qu'il cherche à développer chez eux un sentiment d'appartenance à l'entreprise. La direction est également applaudie : 70 % des salariés assurent qu'elle montre l'exemple sur les valeurs de l'entreprise, 61 % qu'elle tient compte des aspects humains dans ses décisions et 63 % lui font confiance pour tenir ses engagements à l'égard du personnel ; 61 % estiment que l'entreprise fait des efforts pour les mobiliser, que 97 % jugent assez ou très efficaces. Lucides, malgré tout, 69 % des répondants pensent que, quel que soit l'avis des salariés, c'est le point de vue de l'actionnaire ou du propriétaire qui s'impose.

Baisse d'engagement selon l'âge

« Malgré tout, souligne Thierry Heurteaux, le sondage montre que le niveau d'engagement, particulièrement fort chez les plus jeunes, s'émousse passé 45 ans. » Par exemple, seuls 61 % des plus de 46 ans sont prêts à venir travailler un jour de congé. Plusieurs «grands témoins» (DRH, syndicalistes, universitaires...) interrogés sur ces résultats par le cabinet confirment que l'amertume se développe rapidement face aux promesses non tenues, les salariés se plaçant, alors, dans un strict rapport contractuel.

Enfin, relève Thierry Heurteaux, « les cadres, notamment supérieurs, sont plus sévères que les autres salariés à l'égard de la direction. Ils sont en effet plus exigeants car plus autonomes, et leur amertume est proportionnellement plus importante ».

Auteur

  • Sandrine Franchet