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Enquête

« Une immigration contrôlée et contractualisée comme solution durable »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 01.02.2005 | C. L.

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« Une immigration contrôlée et contractualisée comme solution durable »

Crédit photo C. L.

E & C : Dans le rapport Les Défis de l'immigration future, réalisé pour le Conseil économique et social, vous évoquez le recours à l'immigration comme parade à des pénuries de main-d'oeuvre. Ce sujet ne laisse pas indifférent. Qu'en pensez-vous ?

M. G. : Il est vrai qu'il est tentant de dire : dans un pays avec près de 10 % de chômeurs, quels besoins a-t-on de faire venir des étrangers ? Mais arrêtons l'hypocrisie. Si l'on est convaincu qu'il faut mettre tout en oeuvre pour viser le plein-emploi, on sait que cela ne peut suffire, car il y a quantités de postes peu valorisants qui sont dédaignés par les Français. D'autres emplois exigent un certain niveau de qualification : le renforcement de certaines filières de formation est une solution, mais ses fruits se récoltent à moyen terme. Par ailleurs, nous sommes dans un pays à démographie fragile, où la population active va être insuffisante. C'est pourquoi il faudrait accroître, chaque année, le solde migratoire de 10 000 travailleurs étrangers supplémentaires pour parvenir au chiffre de 150 000 entrées annuelles en 2010.

E & C : Quelles conditions poseriez-vous ?

M. G. : Je parle d'immigration contrôlée et même contractualisée. Il s'agirait d'offrir à des travailleurs étrangers la possibilité de s'installer sur notre territoire de manière durable. D'un côté, ils se verraient garantir une certaine durée de séjour ainsi qu'une légitimité à occuper des emplois dignes et respectueux du droit. D'un autre, ils s'engageraient à adhérer aux lois françaises et aux valeurs républicaines. Je pense qu'il est temps de changer notre approche de l'immigration, surtout avant que d'autres pays de l'Union européenne comme l'Italie ou le Portugal, qui ont aussi un défi démographique à relever, n'attirent à eux les mains-d'oeuvre dont nous ne pourrons nous passer.

E & C : Qu'en est-il des travailleurs irréguliers, souvent immigrés clandestins ?

M. G. : Plutôt que de dénoncer les travailleurs irréguliers - déboutés du droit d'asile ou clandestins -, qui, disons-le, arrangent de nombreux secteurs économiques, il vaudrait mieux mettre en place une mesure de régularisation. Ce qui obligerait les employeurs à les déclarer. Mais cela devrait être accompagné d'une condition : imposer aux employeurs de continuer à faire travailler ces personnes une fois régularisées.

(*) Avis adopté par le CES, le 29 octobre 2003.

RESO

> Activité : groupement d'employeurs monosectoriel. 46 000 heures de mise à disposition (en 2004). 106 entreprises adhérentes.

Auteur

  • C. L.