L'internationalisation des échanges et de la production conduit, de plus en plus souvent, le manager à regarder ce qui se passe au-delà des frontières. Si le management interculturel est à la mode, le management comparé - entendu comme un domaine qui cherche à identifier, classer et interpréter les similarités et les différences entre les manières de manager les organisations dans le monde - est encore balbutiant.

La comparaison sert trois finalités : saisir les spécificités réelles des pratiques de management dans chaque situation observée ; repérer les ressorts fondamentaux des processus de direction et de gestion dans les pays ou les zones géographiques concernés ; faciliter une mise en perspective, voire une remise en cause, des convictions du lecteur par une confrontation raisonnée avec d'autres réalités.

Cette comparaison, qui va au-delà des traits saillants de telle ou telle culture, permet de mettre en évidence les paramètres multiples dont dépendent les modes d'organisation. On y découvrira, notamment, que des données telles que la taille de l'entreprise et les technologies mises en oeuvre sont souvent plus importantes que la culture de l'entreprise.

A l'heure de la mondialisation et de la redéfinition d'un certain nombre de pratiques de management, il est évidemment utile de mettre en lumière les cohérences mais aussi les contradictions qui caractérisent les systèmes de management, à une époque et en un lieu donnés.

Yves Frédéric Livian est professeur à l'IAE-université Jean-Moulin Lyon-3, où il est responsable du master Recherche en management des activités internationales. Il a publié de nombreux articles et ouvrages sur l'organisation et la gestion des ressources humaines.