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Les Pratiques

Les PME du jeu vidéo s'unissent

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 18.01.2005 | Laurent Poillot

Les entreprises de loisirs numériques lyonnaises ont créé, depuis six mois, un dispositif global de formation continue. Une première en France.

L'industrie lyonnaise du jeu numérique cherche la maturité. Ce secteur, qui représente 50 entreprises, emploie 2 500 personnes, dont 5 % à 10 % d'intermittents du spectacle, et dépasse le milliard d'euros de chiffre d'affaires. A côté des quatre grands éditeurs mondiaux (Electronic Arts, Atari, Codemasters et Ubisoft), le tissu lyonnais est constitué d'une kyrielle de studios de développement, des TPE-PME conduites par de jeunes entrepreneurs. Ce sont eux qui ont créé l'association Lyon Game, il y a cinq ans, pour attaquer les marchés outre-Atlantique. Son rôle se décline désormais à travers différents services : conventions d'affaires, aide au financement, rapprochement avec les laboratoires de recherche et ingénierie de formation.

De l'aide par les Opca

En 2003, Lyon Game a créé une offre globale en formation continue, baptisée Gamagora. « Les entreprises partaient de zéro et avaient du mal à recruter, notamment en gestion de projet et game design », se rappelle Sophie Romano, l'animatrice de Gamagora. Après avoir décrit les compétences des cinq métiers clés du développement de jeu : le game design, la gestion de projet, la programmation, le graphisme et l'animation, Lyon Game a cherché à rapprocher ses adhérents de huit organismes de formation en région, tous reconnus par la filière. Elle n'a pu cependant aboutir à une offre commune.

Courant 2003, l'association a donc cherché de l'aide du côté des Opca de ses adhérents. Problème : six collecteurs étaient concernés (Intergros, Opcaim, Afdas, Fafiec, Agefos-PME et Opcareg). « Il était difficile de les faire travailler ensemble. L'Opcareg a finalement monté, seul, l'EDDF avec la DRTEFP », assure Sophie Romano. Sur trois ans, l'administration s'est engagée à hauteur de 200 000 euros, soit, en moyenne, 70 % des coûts pédagogiques. L'entreprise prend en charge les 30 % restants sur son plan, ainsi que les coûts salariaux. En 2004, le Grand Lyon et la région ont accordé 85 000 euros à ce dispositif, qui est opérationnel depuis juillet 2004.

Modules à la carte

Les modules, souvent de deux jours, sont proposés à la carte. A côté des formations techniques (programmation, sound design, infographie, animation...), le catalogue en prévoit cinq «transversales» (management, droit, gestion de projet...), plus une série de fondamentaux sur l'industrie du jeu. Dix prestataires, privés comme universitaires, dont deux hors région, sont proposés. Une quarantaine de salariés se trouvent aujourd'hui en formation.

Olivier Masclef, fondateur de Widescreen Game (60 salariés, plus de 80 % du chiffre d'affaires à l'export), apprécie la formule : « Gamagora s'occupe de tout. Le coût de formation est finalement faible et, surtout, cela évite des formalités administratives. » Il semblerait que les homologues parisiens de Lyon Game soient tentés par une formule équivalente.

Auteur

  • Laurent Poillot