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Enquête

Travailler après la retraite : ceux qui aiment et ceux qui doivent

Enquête | publié le : 18.01.2005 | C. T.

La génération des baby-boomers commence à prendre sa retraite et ne peut être complètement remplacée par la génération suivante. Les entreprises devront séduire leurs seniors pour qu'ils restent.

Le sexagénaire Michael Burns, ingénieur chimiste chez Procter et Gamble, ne se voyait pas passer toute sa retraite à faire du vélo ou à suivre les matches de basket-ball... Quand on lui a proposé de retourner au travail, à temps partiel, Michael Burns a d'abord demandé la permission de sa femme, puis il a bondi. « Quand je travaille, dit-il, je suis un compagnon plus intéressant. » Michael est employé par YourEncore, une société créée en 2003 sous l'impulsion du groupe Procter et Gamble et des laboratoires pharmaceutiques Eli Lilly pour permettre à leurs retraités désireux de rester actifs de revenir.

Boeing et National Starch Chemical ont, depuis, rejoint YourEncore, qui met à leur disposition une banque de données de 400 candidats, ingénieurs et scientifiques, prêts à l'emploi.

Pénurie

Les dirigeants des entreprises américaines commencent tout juste à ressentir certaines pénuries de maind'oeuvre qualifiée. Les 76 millions de baby-boomers arrivent à l'âge de la retraite, et la génération suivante n'est pas assez nombreuse pour les remplacer. Selon une étude de la National Association of Manufacturers, le «gap» entre les besoins et la main-d'oeuvre disponible existe déjà cette année et ne fera que se creuser. Le manque de personnels qualifiés atteindra 5,3 millions en 2010 et 10 millions en 2020. « La pénurie d'ingénieurs qualifiés pose un réel problème, estime ainsi Pascal Baudry, président du groupe de conseil WDHB à Berkeley. Il faut trouver des mesures incitatives pour que les retraités acceptent de passer moins de temps au golf ou au bridge. »

Michael Burns travaille de chez lui, plutôt le matin, 30 heures par semaine. Mais n'étant pas débordé comme ses jeunes confrères, il se révèle plein d'enthousiasme. Depuis son embauche par YourEncore, il a travaillé sur 50 projets.

38 % de plus de 50 ans

Cette ferveur n'étonne pas David Fleming, le patron des ressources humaines d'un site pour personnes âgées, Brethren Village, installé en Pennsylvanie. Il accepte depuis longtemps d'embaucher des salariés mûrs : 38 % de ses 485 salariés ont plus de 50 ans. Et il court les foires à l'emploi et les expositions pour seniors, histoire d'en trouver d'autres. Les salariés âgés, assure-t-il, « ont une grande éthique du travail. Ils ne sont pas malades, ils arrivent à l'heure, ils ont envie de s'adapter ». Là encore, David Fleming sait se montrer souple : certaines de ses recrues passent l'hiver au vert, en Floride.

Une récente enquête auprès de 2 000 personnes de 50 à 70 ans, de l'AARP, la principale association de seniors aux Etats-Unis, montre que 68 % d'entre eux comptent travailler au moins à temps partiel pendant leur retraite. Certains n'auront guère le choix : ils n'ont pas assez économisé, ou ils ont vu leurs investissements en Bourse partir en fumée.

Auteur

  • C. T.