Dans le sport comme dans l'entreprise ou la vie personnelle, le mot clé d'aujourd'hui, c'est la confiance. Celui qui veut réussir doit impérativement posséder cet atout. Mais que sait-on au juste sur la confiance ? Petit retour sur la grammaire de cette qualité aussi méconnue que précieuse.
Oui, l'éducation joue un rôle, mais elle ne fait pas tout. Ceux qui ont la chance d'être élevés dans une famille aux relations équilibrées, portant un regard positif sur la vie, ont sans doute davantage d'atouts que ceux qui grandissent dans une ambiance déprimée ou chaotique. Pourtant, c'est loin d'être une généralité. Car certains bâtissent leur confiance et leur vitalité en faisant face à l'adversité.
Autre caractéristique importante : la confiance réelle ne se crie pas sur les toits. Ceux qui claironnent leur confiance en eux font plutôt de l'autopersuasion ou cherchent des réassurances. A l'image de l'ours se dressant sur ses pattes arrière pour jauger et impressionner l'intrus rencontré dans la forêt. La vraie confiance reste discrète, humble. Elle avance, construit des choses, sans faire la promotion glorieuse de ses actes. Ceux qui n'ont pas une grande confiance en eux mènent deux activités de front : ils jouent leur rôle dans le film et assurent eux-mêmes le commentaire.
Attention, la confiance ne s'égare pas pour autant dans le comportement inverse : l'apitoiement sur soi ou la fausse humilité. Du genre : «Ayez pitié de mes faiblesses, car je n'ai vraiment aucune confiance en moi.» Non, pas de manipulation d'autrui pour s'entendre dire qu'on est quelqu'un de bien. La confiance s'expérimente en soi, elle ne se quémande pas.
En fait, de nombreuses personnes croient ne pas avoir confiance car elles ne ressentent intérieurement ni certitude, ni sérénité. Dans différents domaines de leur vie, elles ressentent plutôt des doutes, des approximations et de l'inquiétude. Or, là est l'erreur : confiance n'est pas certitude. De nos jours, qui peut s'offrir des certitudes ? Probablement ceux qui ne veulent pas s'interroger ou se remettre en question ; sans doute, aussi, les esprits rigides ou ceux qui veulent dominer (ce sont parfois les mêmes !). Ceux-là choisissent d'édicter des certitudes à qui veut bien les écouter. Mais tous les autres ? Ils essaient simplement d'avancer en se frayant un chemin dans le climat d'instabilité et de changement permanent qui caractérise nos vies.
La confiance en soi n'est pas la certitude, mais la capacité à agir malgré les défis ou les difficultés. Continuer à avancer, accepter de prendre des risques, affronter l'inconnu, être patient quand les obstacles résistent ou que sa vie semble stagner, progresser chaque jour d'un pas et finalement atteindre son but.
La mesure de la confiance en soi n'est pas le ressenti personnel (la fatigue peut fausser les perceptions), mais les actions que l'on est capable d'accomplir chaque jour. Certains agissent avec doute, naïveté, sérénité, ou insouciance, d'autres avec gravité, courage ou inquiétude. L'éventail des comportements humains est immense. Dans ce panorama, l'opposé de la confiance en soi n'est pas le doute ou la crainte mais l'inertie (on reste tétanisé) ou encore l'arrogance, par excès de certitude.
Réfléchissez donc aux actions que vous avez su mener dans différentes phases de votre vie. Elles étaient peut-être inconscientes, mal assurées, besogneuses ou rebelles, mais elles sont bien là pour témoigner. La confiance que l'on porte en soi est parfois plus grande qu'on ne l'imagine.
Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris <
