Si les relations du salarié avec le syndicalisme, en France, sont aujourd'hui ambiguës, une tradition de luttes sociales tend trop souvent à opposer syndicats et encadrement. La paix sociale de l'entreprise est pourtant, ou en tout cas devrait être, le fruit d'un travail quotidien de collaboration entre les cadres et les délégués syndicaux. Entre autres missions de management des hommes, en effet, l'encadrement a également un rôle social dont il peut s'avérer coûteux de faire l'impasse.

Mais, pour entretenir de bonnes relations avec les syndicats, encore faut-il savoir quelles sont les motivations de leurs délégués.

Dans la jungle des motivations individuelles, un certain nombre de traits communs caractérisent les affinités syndicales. Michèle Millot et Jean-Pol Roulleau passent ainsi successivement en revue les valeurs et références des militants CFDT, CGT, Force ouvrière, CFTC, CFE-CGC, Sud, Unsa.

Les attentes de ces différents groupes sont loin, très loin, d'être uniquement salariales, et nombre de revendications concernant les conditions matérielles et psychologiques de travail peuvent d'ailleurs être légitimement relayées par la voie hiérarchique.

A partir des conclusions d'une étude réalisée auprès d'un millier de cadres sur leur positionnement face aux élus et aux militants syndicaux, les auteurs ont pour ambition de prendre acte du fait syndical et d'aider cadres et agents de maîtrise à comprendre les comportements et les revendications des syndicalistes et des représentants du personnel, pour faire en sorte que ce dialogue obligatoire ne soit pas condamné à être un dialogue de sourds.