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Les Pratiques

INA Bearing sauve son usine galloise

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 11.01.2005 | Stéphanie Salti, à Londres

L'équipementier automobile britannique INA Bearing a massivement formé les salariés d'une usine en difficulté pour éviter les licenciements. Une sorte d'accord de GPEC - qui n'a rien d'obligatoire au Royaume-Uni -, monté et financé avec le syndicat Amicus.

L'avenir s'annonçait sinistre pour Llanelli, usine de composants automobiles de la société INA Bearing, située au pays de Galles. Il y a trois ans, elle perdait un contrat de fabrication important avec le groupe Schaeffler, sa maison mère allemande, qui lui préférait les nouvelles usines de l'Europe de l'Est, moins chères. Avec une grave conséquence : la suppression de 500 emplois.

Plan de formation

En 2004, cette usine de 320 salariés a non seulement préservé un gros contrat, qui représente la moitié de sa production, mais, de surcroît, elle a obtenu de sa maison mère la fabrication d'un moteur de haute précision pour le constructeur Jaguar. Un changement de fortune qui s'explique par la mise au point d'un plan de formation au sein de l'usine de Llanelli : « Le niveau d'éducation au pays de Galles est le plus bas de toute la Grande-Bretagne, commente Adrian Roberts, responsable du personnel au sein de l'usine de Llanelli. Pour survivre, nous avons très vite compris que si nous n'augmentions pas le niveau de compétence de nos employés, nous risquions d'assister à la fermeture de l'usine. » Dont acte.

La direction de INA Bearing décide de rencontrer chaque employé en tête-à-tête, de manière à connaître ses besoins : « Nous voulions que chacun sache à quel point ce plan de formation le concernait personnellement », souligne Adrian Roberts. Dans la foulée, l'usine noue un accord avec le syndicat britannique Amicus pour mettre au point un dispositif de formation professionnelle. La société bénéficie de l'appui du Wales Union Learning Fund (Wulf), le fonds de soutien syndical à la formation professionnelle gallois, qui lui accorde un financement sur trois ans pour équiper l'usine d'un centre de formation : « L'implication de notre syndicat dans ce plan a sans aucun doute permis aux salariés d'accepter plus facilement cette situation », commente Alan Card, délégué régional pour Amicus.

Certification des compétences

Aujourd'hui, tous les opérateurs de l'usine suivent des qualifications de niveau 2 en opérations de production ou NVQ (National Vocational Qualifications), autrement dit des niveaux de certification de compétences professionnelles outre-Manche ; certains d'entre eux ont, d'ores et déjà, entamé des niveaux 3. « Ce nouveau plan a également permis de réduire considérablement le taux d'absentéisme dans l'usine », ajoute Alan Card.

Consciente d'avoir franchi un grand pas, la direction de l'usine ne fait pas pour autant preuve de complaisance : « Ce n'est pas comme si nous avions gagné la partie : nous sommes conscients que ce processus de formation ne fait que commencer », conclut Adrian Roberts.

Auteur

  • Stéphanie Salti, à Londres