La gestion des seniors dans l'entreprise est un défi nouveau à relever avec l'arrivée massive à la cinquantaine des enfants du baby boom. Les entreprises avaient tranquillement pris l'habitude de dégraisser les salariés les plus âgés estimés les moins productifs et qui, par parenthèse, coûtaient le plus cher.

Dans le ciel serein de ces fâcheuses habitudes qui arrangeaient tout le monde ou presque, deux coups de tonnerre : une alerte à la pénurie de compétences du fait d'une pyramide des âges qui tend à se rétrécir et l'insupportable questions des retraites qui a conduit le législateur à grignoter l'avantage acquis de la retraite à 60 ans.

L'ouvrage de Jean-Marie Peretti et d'Eleonore Marbot rappelle ces paramètres démographiques maintenant bien connus. Mais l'originalité de leur ouvrage est ailleurs. Prenant acte du fait que les baby boomers devront travailler plus longtemps que leurs aînés, les deux auteurs analysent le sentiment de «fin de vie professionnelle» qui tend à démobiliser les salariés les plus âgés.

S'inspirant de ce qui se pratique à l'étranger, et notamment au Canada, ils explorent des solutions innovantes pour concilier avec souplesse les intérêts de l'entreprise et ceux des seniors.

Un travail de reconstruction de l'identité professionnelle des quinquas qui passe, entre autres, par la création de perspectives de carrière et par la formation.

Eleonore Marbot est maître de conférence au Cnam et auteure d'une thèse sur le sentiment de fin de vie professionnelle.

Jean-Marie Peretti est professeur des universités, directeur de l'IAE de Corte et professeur à l'Essec.