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Les Pratiques

183 métiers ont été recensés dans les hôpitaux

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 04.01.2005 | Sylvie Karsenty

Il y a un peu plus de deux ans, la fonction publique hospitalière se dotait d'un observatoire des emplois et des métiers. Depuis, de nombreux outils RH ont vu le jour et, notamment, un répertoire des métiers.

Depuis plus de deux ans, l'hôpital apprend à mieux se connaître. Cela a commencé en avril 2002, avec la création d'un observatoire national des emplois et des métiers de la fonction publique hospitalière. Présidée par le directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, cette structure comprend 22 membres, dont la moitié sont désignés par les organisations syndicales. Sa première tâche ? Dresser un état des lieux démographique. A la lecture des résultats, connus en avril 2003, le choc a été rude. Ainsi, sur une population de 702 000 titulaires, 383 000 vont partir à la retraite d'ici à 2015, soit 55 % de l'effectif. Le pic se situant en 2012.

Quantifier les besoins en effectifs

L'observatoire s'est ensuite attaqué, comme prévu dans son cahier des charges, à la réalisation d'un répertoire des métiers*, qui répond à plusieurs objectifs. En matière de gestion collective des ressources humaines, tout d'abord, il sert à identifier les métiers présents dans un établissement et à quantifier les besoins en effectifs, à court, moyen et long termes. Il permet aussi de repérer des besoins de formation spécifiques ou communs à plusieurs métiers et de bâtir, sur cette base, des actions de formation. Enfin, il fournit des informations précieuses aux recruteurs et sert de support aux entretiens d'évaluation. Aujourd'hui, le répertoire est devenu un outil de communication que le ministère de la Santé ou les hôpitaux utilisent dans leur recrutement, en particulier lors de forums. Quant aux agents eux-mêmes, ils y puisent des idées pour évoluer et construire des projets professionnels.

Une élaboration participative

« Conduite comme une démarche projet, l'élaboration du répertoire s'est voulue participative », explique Claudine Mesclon, chef du bureau des professions paramédicales, des statuts et des personnels hospitaliers. A toutes les étapes, des professionnels ont été impliqués et des arbitrages réalisés. Tel emploi est-il réellement un métier ? Dans quelle famille faut-il le classer ? Chaque métier retenu a été, ensuite, décrit par ceux qui l'exercent et par leur supérieur hiérarchique ; 400 personnes ont, au total, participé à l'identification et à la description des métiers. Les syndicats y ont également mis leur patte en demandant, par exemple, d'y ajouter une rubrique «correspondances statutaires éventuelles».

Cent sessions de formation en 2005

Pour finir, 66 000 agents ont validé les fiches métiers qui décrivent les activités principales, les savoir-faire requis et les connaissances associées (hygiène, communication, bureautique...). Elles indiquent également les prérequis indispensables (un diplôme, par exemple) et l'expérience conseillée pour exercer le métier. Après une ultime relecture réalisée, entre autres, par 60 responsables de secteur, la compilation a vu le jour en octobre 2004 et a été tirée à 4 000 exemplaires, compulsée un peu partout dans la fonction publique hospitalière. D'ailleurs, 100 sessions de formation à son utilisation sont prévues en 2005.

Le champ de ces fiches métiers est vaste. Sont concernés tous les établissements (hôpitaux, maisons de retraite, établissements sociaux et médico-sociaux), l'ensemble des personnels, qu'ils soient fonctionnaires ou contractuels, ainsi que quantité de métiers, à l'exception, pour l'heure, des médecins et des directeurs. De l'acheteur au webmestre, en passant par le coiffeur et le pâtissier, 183 métiers ont été détaillés, répartis dans cinq domaines (pilotage, gestion et aide à la décision, maintenance technique/social, éducatif, psychologie) et 22 familles (achat et approvisionnement, bionettoyage et environnement, linge, sécurité des biens et des personnes...).

Passerelles entre métiers

Par ailleurs, ce répertoire sert, aujourd'hui, aux agents puisqu'il décrit par le menu les différentes passerelles entre métiers. Y sont distinguées les passerelles courtes, qui nécessitent moins de dix-huit mois de formation, et les longues. Ainsi, un aide-soignant peut devenir, par des passerelles courtes, auxiliaire de puériculture, aide-médico-psychologique ou agent de stérilisation. Il lui faut, en revanche, davantage de temps pour accéder aux métiers des soins ou aux activités paramédicales. Aujourd'hui, l'observatoire prévoit de lancer d'autres chantiers en lien avec le répertoire. Au programme : la mise en place d'un système d'actualisation du document et une étude sur les métiers émergents.

* Sur le site du ministère de la Santé, on trouve des informations sur la méthodologie retenue pour élaborer le répertoire et des exemples de fiches métiers. <www.sante.gouv.fr> (accès simplifié par thème, ressources humaines à l'hôpital, puis fonction publique hospitalière).

Auteur

  • Sylvie Karsenty