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L'actualité

Une pénibilité aggravée

L'actualité | publié le : 04.01.2005 |

La dernière enquête Sumer du ministère du Travail révèle une exposition plus grande des salariés aux risques, aux sources de stress et aux pénibilités du travail.

Contraintes organisationnelles, pénibilités physiques, expositions aux produits chimiques... La vie au travail est loin d'être confortable. Tel est le constat de la dernière enquête Sumer, publiée en décembre dernier, réalisée par la Dares, du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Cohésion sociale, auprès de 50 000 salariés interrogés en 2002-2003 par leur médecin du travail. Et pour cause ! Entre 1994 - date de la dernière enquête du genre - et 2003, les conditions de travail, à quelques exceptions près, se sont dégradées. Pire, les risques et les pénibilités du travail tendent à s'accroître.

Travail du dimanche et de nuit

Premier grief : le rythme de travail, avec la progression du travail du dimanche et de celui de nuit, surtout dans l'industrie. Par ailleurs, les salariés sont deux fois plus nombreux à subir des astreintes. Les pressions organisationnelles s'intensifient et, avec elles, le sentiment de travailler dans l'urgence. En 2003, trois salariés sur cinq se déclarent fréquemment confrontés à de telles situations, les obligeant à abandonner une tâche pour une autre, non prévue. La dépendance vis-à-vis des collègues de travail se renforce également : 28 % des salariés déclarent que leur rythme de travail en dépend (26 % en 1994).

Si la pression du contrôle hiérarchique recule de trois points entre les deux enquêtes, parallèlement, la proportion de salariés soumis à un contrôle informatisé de leur activité a presque doublé. Sans compter les demandes extérieures : 55 % des salariés déclarent devoir y répondre rapidement. C'est six points de plus qu'il y a neuf ans. Car, par ricochet, le contact direct avec le public s'est développé, concernant 71 % des salariés en 2003, contre 63 % en 1994. Une situation vécue, pour la plupart d'entre eux, comme risquée. Ainsi, ils sont 23 % à craindre une agression physique (18 % en 1994). Taux grimpant à 40 % chez les employés du commerce et des services.

Contraintes physiques

Autres résultats préoccupants : l'exposition au bruit et au travail sur écran. Plus de 3 millions de salariés sont aujourd'hui exposés à un bruit supérieur à 85 décibels. Cette exposition a augmenté : en 2003, 18 % des salariés supportent des bruits d'une intensité supérieure à ce seuil. Même constat pour ce qui concerne l'exposition aux contraintes visuelles. La proportion de salariés travaillant sur écran pendant plus de 20 heures par semaine a quasiment doublé. Plus surprenant, la manutention manuelle de charges est devenue plus fréquente. Elle fait partie de la journée de travail de 41 % des salariés en 2003 (38 % auparavant).

Reste quelques améliorations : le recul des semaines longues (20 % des salariés signalent, en 2003, avoir travaillé plus de 40 heures, contre 29 % en 1994), du nombre de salariés travaillant le samedi et de ceux soumis aux gestes répétitifs, dont on sait qu'ils contribuent, entre autres, aux troubles musculo-squelettiques. C. L.