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Les Pratiques

Les garages du Finistère s'attaquent au risque chimique

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 21.12.2004 | Violette Queuniet

Une action de prévention du risque cancérogène dans les carrosseries du Finistère a permis d'améliorer la qualité des équipements et la gestion des produits dangereux.

Irritations, intoxications, effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction : les pathologies qui menacent les peintres et les carrossiers sont redoutables s'ils travaillent sans protection. Dans le Finistère, l'inspection du travail a lancé, fin 2001, une opération de contrôle de tous les garages du département ayant une activité de peinture. Résultats : seuls 38 % des garages étaient équipés de cabines de peinture conformes et la maîtrise des risques était tout simplement ignorée puisque seulement 1 % des établissements avaient effectué un inventaire des produits dangereux et rédigé des fiches de poste.

Besoin d'information

Une action de prévention, coordonnée par l'inspection du travail et associant la Cram de Bretagne, les services de santé au travail et le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), s'est donc engagée pour aider les garages à se mettre en conformité avec la loi. « 80 % des garages du département sont de toutes petites entreprises, comptant 5 salariés en moyenne. Le patron est un artisan qui doit tout faire seul. Il a besoin d'aide et d'information. Il s'expose d'ailleurs lui-même au risque chimique car c'est souvent lui qui termine, le soir, les travaux de peinture commencée par un salarié », explique Gilbert Peres, président départemental du CNPA.

La DDTEFP a financé, pendant dix-huit mois, 80 % du salaire d'une chargée de mission employée par le CNPA et spécialisée dans l'hygiène et la sécurité. Avec l'aide de la Cram, celle-ci a accompagné les entreprises dans la réalisation des trois objectifs fixés par l'inspection du travail : appréhender et maîtriser le risque chimique ; utiliser des cabines de peinture conformes ; disposer d'une ventilation et d'un captage des polluants au plus près de la source dans les activités annexes.

Bilan positif

Le bilan de l'opération, réalisé en septembre 2004 auprès des 174 garages contrôlés, est largement positif. L'inventaire des produits dangereux est effectué par 81 % des établissements et 55 % ont rédigé des fiches de poste. Le taux de conformité des cabines de peinture est passé de 38 % à 75 %, et le taux de vérification, de 9 % à 80 %. Sur ce point, les garagistes ont été aidés par une vérification gratuite du Centre de mesures de la Cram de Bretagne, mais aussi par la baisse des tarifs des organismes agréés. Enfin, les garages sont dotés à 60 % de locaux de préparation adaptés (contre 38 % auparavant).

Si les objectifs ne sont pas encore atteints à 100 %, des démarches sont en cours dans 95 % des entreprises. « Quand tous les acteurs interviennent en même temps, cela crée une force plus importante pour obtenir des évolutions. Et quand le message passe par la profession elle-même, il est d'emblée mieux considéré dans les entreprises », observe Tangi Louarn, inspecteur du travail à la DDTEFP du Finistère.

Auteur

  • Violette Queuniet