Pour développer la VAE, cinq établissements* de Midi-Pyrénées ont créé, il y a trois ans, le Centre inter-écoles de validation des acquis de l'expérience, Criva. Implanté physiquement à Toulouse, il n'est véritablement opérationnel que depuis dix-huit mois. N'étant pas doté du statut de personne morale, sa gestion comptable est assurée par l'un des établissements partenaires, mais il reçoit des subventions du conseil régional et du FSE. Un représentant par établissement siège au comité de pilotage. Il devrait bientôt recevoir la caution de la commission des titres d'ingénieur. Un conseiller VAE y est employé à mi-temps, et rémunéré par une des écoles partenaires.

La mutualisation concerne à la fois l'accueil, l'information, l'accompagnement et l'aide aux candidats, jusqu'à la mise en contact avec l'établissement adéquat nécessaire pour une formation complémentaire. Mais si la procédure d'instruction des dossiers est commune, la deuxième phase de validation reste spécifique à chaque établissement, explique Didier Bellet, vice-président de l'INP Toulouse.

La première phase permet de donner au candidat un avis administratif de recevabilité et de faisabilité de sa démarche VAE. L'accompagnement par un conseiller VAE reste optionnel, mais conseillé. A l'issue de cette étape, le candidat peut être réorienté ou autorisé à poursuivre sa démarche. « La phase 1 coûte 60 euros sans accompagnement, et 150 euros avec », explique Véronique Paquet, responsable de formation continue à l'Insa de Toulouse. La deuxième phase est plus onéreuse : 360 euros sans accompagnement, 760 euros avec l'aide d'un conseiller. L'accompagnement de cette phase 2 est réalisé par les responsables VAE de chaque école. Le dossier est ensuite analysé par un jury composé de huit membres, dont trois permanents.

La durée moyenne d'instruction d'un dossier réalisé exclusivement par le candidat reste particulièrement longue : dix mois en moyenne. Cette lenteur explique le faible nombre de candidats reçus par le Criva depuis sa création : 70 demandes, 31 dossiers reçus, la moitié instruits. Seuls 3 candidats ont obtenu une validation partielle de leurs acquis et entamé une formation.

Malgré ces maigres premiers résultats, la formule reste porteuse d'avenir et attire. D'autres écoles devraient prochainement intégrer le Criva : celle de l'aviation civile (Enac) et celle de météorologie.

* Ensica (Ecole nationale supérieure d'ingénieurs en constructions aéronautiques), INP (Institut national polytechnique), Insa (Institut national des sciences appliquées), Enit (Ecole nationale des ingénieurs de Tarbes), Enstimac (Ecole nationale supérieure des techniques industrielles et des mines d'Albi Carmaux).