E & C : Vous avez lancé, depuis le mois de septembre, un dispositif régional intitulé «Un an pour l'emploi de 365 femmes». De quoi s'agit-il ?

M. B. : En Bourgogne, la pyramide des âges s'est inversée en octobre 2004. C'est-à-dire que, désormais, on compte plus de départs que d'entrées sur le marché du travail, ce qui se traduit par une perspective de fortes pénuries de compétences dans certains métiers. La préfecture de région et la Délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité y ont vu une opportunité de faire progresser l'emploi des femmes tout en accompagnant les entreprises bourguignonnes. Nous sommes partis de l'emploi existant pour proposer des postes à des femmes qui n'ont pas nécessairement la formation adéquate.

E & C : Combien d'entreprises et de candidates avez-vous approchées depuis le lancement de l'opération ?

M. B. : Nous avons d'abord défini quinze métiers cibles sur la région, en considérant ceux qui subiront la pénurie de compétences et dans lesquels les femmes ne sont pas sur-représentées (moins de 50 % des effectifs). Ce travail a été réalisé en collaboration avec l'ANPE, l'Insee, les Assedic et la DRTEFP, et avec les fédérations professionnelles. Parmi les métiers identifiés, on peut citer ceux d'ouvrière de la réparation automobile, de technicienne de bureau d'études, d'opératrice en chimie... Les fédérations et les entreprises de la métallurgie, de la logistique, du bâtiment ont largement relayé l'information auprès de leurs adhérents. Aujourd'hui, le cabinet BPI, qui gère le dispositif, a collecté 150 offres de poste «qualifiées», c'est-à-dire venant d'entreprises qui acceptent d'embaucher des femmes et savent qu'elles n'ont pas forcément la formation nécessaire, laquelle sera réalisée en alternance, dans le cadre des formations conventionnées par le conseil régional et les Assedic. D'autre part, 160 femmes ont été rencontrées, 110 ont accepté de faire partie du dispositif et 15 sont en relation avec des entreprises.