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Les cadres se disent mal payés et peu formés

L'actualité | publié le : 14.12.2004 | Guillaume Le Nagard

La dernière livraison du baromètre cadre de la CFE-CGC met en lumière le mécontentement croissant des cadres en matière de rémunération et les lacunes de la formation continue, qui ne favorise par leur employabilité.

L'absence de marge salariale pèse sur le moral des cadres. C'est l'un des principaux enseignements du baromètre cadre de la CFE-CGC, publié ce 14 décembre, et qui livre une nouvelle évaluation de l'état d'esprit des cadres, sur la base d'un panel de 1 013 personnes.

Un mécontentement en hausse

La rémunération constitue un motif d'insatisfaction croissante. Depuis un an en particulier, le mécontentement progresse jusqu'à concerner 54 % des cadres. C'est pire encore pour les femmes (60 %). S'ils considèrent en majorité que le système de rémunération de leur entreprise est satisfaisant et qu'ils sont traités de façon équitable vis-à-vis de leurs collègues, une minorité considèrent être payés en retour de leur engagement dans l'entreprise (36 %). « Le niveau le plus bas atteint depuis trois ans », précisent les auteurs de l'étude. Le niveau de rémunération devient le deuxième sujet de préoccupation, après l'intérêt du travail. Mais ce dernier reste un motif de satisfaction dans 84 % des cas. « De quoi nuancer certains jugements sur la valeur travail, en tout cas chez les cadres », fait remarquer Jean-Luc Cazettes, président de la CFE-CGC.

En revanche, les intéressés constatent un alourdissement de la charge de travail (80 %) et ont du mal à assurer un équilibre satisfaisant entre vie privée et vie professionnelle. Ainsi, 62 % ont le sentiment d'y parvenir, soit le niveau le plus bas depuis juin 2001. La perception de l'avenir de la France n'éclaire guère le tableau : 4 cadres sur 5 sont pessimistes quant à l'évolution de la situation sociale, et 6 sur 10 en ce qui concerne l'économie. Dans le domaine personnel, le niveau de leur future retraite est un sujet de préoccupation prégnant : seuls 15 % ne se font pas de souci à ce sujet. Et les possibilités d'évolution dans l'entreprise ne sont pas très favorables, seulement 48 % des cadres les trouvant satisfaisantes.

Revoir la gestion des cadres

La formation n'est pas susceptible de les aider à évoluer, puisque, avec 54 % de cadres satisfaits, elle arrive au dernier rang des motifs de satisfaction professionnelle, après l'intérêt du travail, l'ambiance et les conditions de travail, le niveau de responsabilité et les avantages sociaux. Un cadre sur deux se dit bien informé des possibilités de formation dans son entreprise et moins d'un sur cinq des nouvelles dispositions qui ont suivi la réforme. Moins d'un cadre sur deux a participé à une formation au cours de la dernière année. Or, 7 cadres sur 10 considèrent que la formation favorise l'employabilité.

« Pour les DRH, il est temps de revoir la gestion de la population cadre, estime Jean-Luc Cazettes, de réévaluer le rôle des cadres dans l'entreprise, et, notamment, du niveau de confiance qu'on leur accorde. »

Auteur

  • Guillaume Le Nagard