logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

Un mariage polonais réussi pour Servier

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 07.12.2004 | François Gault, à Varsovie

Pour réussir une acquisition, il faut savoir intégrer les salariés et harmoniser les politiques sociales comme les cultures d'entreprise. Et plus encore à l'étranger. A Varsovie, le laboratoire Servier est cité en exemple.

Depuis cinq ans, Servier produit des médicaments en Pologne. En 1997, la société française acquiert la société polonaise Anpharm, 80 salariés, tous polonais. « Leur intégration s'est réalisée en douceur, explique, aujourd'hui, le directeur de l'usine Nicolas Biré. Pour cela, nous avons commencé par maintenir le management initial polonais et la production de la société locale, sans toucher à l'organigramme ! Ici, pour l'ensemble de la société, il n'y a qu'un seul manager français... Au départ, l'intégration voulue s'appuie sur la formation et sur l'harmonisation progressive. Voilà le premier volet de l'opération ! »

Politique de proximité

En France et à l'étranger, dans les usines du groupe, cadres et agents de production polonais suivent des stages (une semaine à un mois) dans les secteurs production, recherche, développement. D'une usine à l'autre, des liens étroits se tissent. « Notre objectif ? Avec un cadre pour cinq ou six employés, nous avons voulu établir une politique de dialogue et de proximité entre la direction et les équipes sur le terrain », souligne le directeur de l'usine. 54 agents travaillent à la production. Les autres sont répartis dans les secteurs recherche, achats, magasins, services techniques. Après le rachat par Servier, aucun licenciement n'est intervenu.

En sept ans, à Varsovie, Servier a même créé 80 emplois dans son usine de production et applique une politique sociale attractive pour le pays. Ainsi, certains des avantages sociaux que propose la société n'existent pas dans les autres entreprises polonaises : centre médical privé ; restaurant pris en charge aux trois quarts par l'entreprise ; fonds d'aide sociale en cas de décès, maladie, sinistres ; caisse complémentaire pour la retraite. Et ces avantages ont contribué aussi à une bonne intégration.

Esprit d'entreprise

Dès 1999 - troisième volet -, Servier investit en grand dans l'usine de Varsovie : construction d'un centre de distribution, mise aux normes (notamment européennes) des ateliers de production, augmentation de la capacité de production... « Nous avons voulu promouvoir un esprit d'équipe également dans cet aspect de la gestion, apprendre aux gens à travailler ensemble (ce qui était difficile sous l'ancien régime), à confronter leurs points de vue et à définir des objectifs pour la société. La période d'intégration a duré deux ans, avant que l'on ne trouve un rythme régulier ! » dit encore Nicolas Biré.

En termes de chiffre d'affaires, Servier Polska, qui compte au total 140 salariés, est, aujourd'hui, la deuxième filiale du groupe qui produit dans six pays hormis la France et compte 16 000 collaborateurs dans le monde.

Auteur

  • François Gault, à Varsovie