Avec une base-vie qui met l'accent sur le confort et une gestion souple des temps de travail en milieu confiné, Millenium Environnement, département environnement de l'entreprise vosgienne Coanus, soigne la condition physique de ses opérateurs. « Les efforts que nous réalisons pour avoir de bonnes conditions de travail contribuent à la sécurité des hommes », souligne Christophe Muller, le directeur. La stratégie employée sur le chantier du site Promedo, à Charenzy-sur-Vézin (54), mobilise les synergies avec les autres entités de Coanus, spécialisé dans le second oeuvre pour le bâtiment.
Confronté à la dépollution de cette usine de 19 724 m2 qui avait, entre 1964 et 1981, utilisé l'amiante dans ses procédés de fabrication, Millenium a dû mettre au point des techniques particulières. « Promedo représente à la fois la plus grande surface d'un seul tenant à dépolluer et un bâtiment dont les murs et le toit sont en très mauvais état. Nous avons choisi un type de bâche qui, tout en étant étanche, laisse passer la lumière naturelle pour faciliter la tâche des opérateurs au champ de vision limité par la visière de la combinaison », explique le responsable.
Profitant des compétences internes du groupe Coanus, l'entreprise a réalisé un nouveau sol en béton recouvert de PVC afin de sécuriser les sols et de permettre la circulation de nacelles. La base-vie de 180 m2 a été réalisée en bois, avec un soin tout particulier apporté au système de chauffage des espaces de douches et de repos. « Le refroidissement constitue l'un des pires ennemis des opérateurs », précise Christophe Muller. Un système de vidéo-surveillance complète le dispositif. « Les chefs d'équipe ont la consigne d'abréger les périodes de travail si nécessaire. Notre activité ne s'arrêtera pas avec ce chantier, et des efforts importants peuvent affecter, sur le long terme, la condition physique des opérateurs », affirme le directeur de Millenium Environnement.
Dans la logique de cette démarche, l'entreprise fidélise ses salariés en charge du désamiantage avec des salaires supérieurs de 30 % à ceux pratiqués dans les autres branches du groupe.
1 Une campagne de contrôle des chantiers de désamiantage a confirmé une dégradation des conditions de sécurité mettant en danger les opérateurs et l'environnement.
2 Le nombre des entreprises qualifiées dans ce domaine d'activité se réduit. Soit les contrôles aboutissent à des sanctions, soit les chefs d'entreprise renoncent aux investissements nécessaires à la sécurité.
3 Aux risques de cancers liés à une exposition à l'amiante s'ajoutent ceux des chutes, augmentés par l'usage des combinaisons et l'absence de nacelles ou d'échafaudages adaptés aux milieux confinés.
