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Les jeunes actifs soucieux de leur employabilité

L'actualité | L'événement | publié le : 07.12.2004 | Céline Lacourcelle

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Les jeunes actifs soucieux de leur employabilité

Crédit photo Céline Lacourcelle

Une enquête européenne de Lab'Ho dresse le portrait des jeunes salariés et recense leurs attentes. Lucide, la nouvelle génération se dit responsable de sa destinée professionnelle, mais réclame de la stabilité et des engagements pour son employabilité.

«L'entreprise est aujourd'hui jugée, par les salariés, responsable des moyens d'entretenir leur employabilité. Quant à eux, ils se considèrent maîtres de leur destin professionnel, qu'ils mettent en perspective avec un environnement fait d'opportunités et d'obstacles. » Ces propos sont ceux de Pascale Levet, responsable du Lab'Ho, observatoire du groupe Adecco, qui a dirigé une étude européenne qualitative et quantitative*, «L'acteur, l'employeur et l'impresario», réalisée auprès de jeunes Européens de moins de 30 ans. Les résultats ont été présentés le 3 décembre dernier.

Premier enseignement : l'appréhension de cet environnement diffère selon le pays. Ainsi, les Britanniques, les Allemands et les Italiens sont les plus optimistes vis-à-vis d'un contexte qu'ils jugent potentiellement favorable, à l'inverse des Français et des Belges. Pour autant, les Français sont curieusement les moins inquiets d'Europe quant aux risques de licenciement (11,4 % contre plus de 25 % d'Allemands).

Les Européens se jugent compétents

Ces différences s'effacent lorsqu'il est question d'employabilité. La grande majorité des Européens se sentent compétents, autrement dit employables. C'est le cas de 78 % des Espagnols, de 84,4 % des Belges, et de 91,4 % des Britanniques. Une exception : les Allemands, qui ne sont que 28,6 % à se considérer comme tels.

Reste à savoir si les entreprises utilisent ces compétences à leur juste valeur. A en croire l'opinion des Européens, c'est bien le cas (64 %, en moyenne). Championne toutes catégories de l'adéquation : la Grande-Bretagne.

Bonne note également en ce qui concerne la contribution des entreprises au développement des compétences des salariés. Ils sont, en moyenne, 67 % à annoncer qu'ils ont acquis des compétences dans l'entreprise (90,3 % pour les Britanniques, contre 52,7 % pour les Espagnols) et, plus précisément, pour 55 %, grâce à leur hiérarchie.

Une dynamique d'investissement

Qu'en est-il des attentes de ces jeunes Européens ? « Ils sont, en majorité, sensibles à la recherche de stabilité, stabilité qu'ils envisagent comme une dynamique et non pas comme un état figé. Ainsi, ils attendent d'une entreprise qu'elle les accompagne dans l'enchaînement d'expériences ou lors de transitions, et qu'elle gère les ruptures », observe la responsable du Lab'Ho. C'en est donc fini des postures de mercenaires adoptées par certains candidats, il y a quelques années. L'enquête révèle, en effet, que moins d'un quart de l'échantillon se dit enclin au changement. Par ailleurs, les salariés se situent dans une dynamique d'investissement et non de retrait. Ils veulent, pour plus de 55 % d'entre eux, se former à des choses nouvelles. A noter qu'un peu plus d'un tiers seulement réclame davantage de loisirs.

L'employeur idéal

Autre enseignement : la nouvelle génération ne désigne plus l'entreprise idéale par son secteur ou par sa taille, mais plutôt par ce qui la caractérise en tant qu'employeur. « Et, sur ce registre, les jeunes salariés attendent que l'entreprise s'engage à la fois sur la qualité du travail et non plus seulement sur l'emploi, et sur la qualité de la relation contractuelle », signale Pascale Levet. Par exemple, en France, en Espagne et en Belgique, l'intérêt du contenu prime sur la qualité de l'ambiance du travail (voir tableau ci-dessus).

Aux services RH de faire en sorte de les satisfaire. Les salariés attendent d'eux, « qu'ils me trouvent un emploi » (55 %), « qu'ils se sentent concernés par ma situation » (20,5 %). Ce qui amène Pascale Levet à conclure : « Les DRH devront se doter d'outils de gestion prenant pour référent la personne et non plus le poste. »

* Etude menée auprès de jeunes Français, Italiens, Espagnols, Allemands, Belges et Britanniques, à travers 150 entretiens et 2 050 questionnaires auto administrés.

Auteur

  • Céline Lacourcelle