E & C : Les entreprises d'insertion (EI) fêtent, cette année, leurs 25 ans. Quelles ont été les étapes clés qui ont marqué leur développement ?
J.-P. H. : Les premières entreprises d'insertion sont nées d'initiatives individuelles de quelques pionniers, en général des travailleurs sociaux qui ont pensé, alors, qu'il fallait des entreprises pour faire une place à ceux que les mutations économiques, sociales et culturelles avaient laissé sur le bas-côté de la route. La «circulaire 44», publiée en 1979, est rédigée pour donner un cadre à ces initiatives et pose les premières bases de l'insertion dans la vie économique. Puis, il y a eu la loi du 3 janvier 1991 qui ancre définitivement les EI dans le décor socio-économique. Dès lors, le Code du travail et son article 32-4-16 donnent la possibilité à l'Etat de conclure des conventions avec les EI et, donc, de les soutenir. Il spécifie aussi les contrats passés par les employeurs avec chacun de leurs salariés : le CDDi. Dernière grande étape, le 29 juillet 1998, avec la loi de lutte contre les exclusions, qui prend en compte nombre de préconisations de notre réseau.
E & C : Quel est, aujourd'hui, le bilan des entreprises d'insertion ?
J.-P. H. : Nous comptons, en 2004, 1 200 EI qui interviennent dans plus de 30 métiers allant du bâtiment au secteur industriel, en passant par les services aux entreprises, le tourisme ou la culture. Quant aux offres d'insertion, elles se chiffrent, aujourd'hui, à 11 000 postes équivalents temps pleins, réservés aux personnes en difficulté, restant en moyenne entre dix et douze mois dans notre réseau avant de rejoindre une entreprise traditionnelle.
E & C : Quels sont vos projets ?
J.-P. H. : Nous souhaitons, dans les années à venir, renforcer le dialogue avec les organisations patronales pour un maillage plus organisé et pour permettre à nos salariés un retour à l'emploi plus sécurisé et plus durable.
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