E & C : Quels sont les grands enjeux des GE aujourd'hui ?

M. D. : Tout d'abord, celui de la légitimité. Les GE ont une réelle utilité économique et sociale parce qu'ils participent à la compétitivité des entreprises, au besoin d'emploi de qualité des personnes et au développement durable des territoires. Aujourd'hui, les salariés des GE sont, en grande majorité, en CDI et en temps complet. Pour autant, les GE restent méconnus tant des entreprises que des salariés. C'est dans un souci de reconnaissance que nous demandons aux groupements qui nous rejoignent d'adopter notre charte posant les engagements des GE. Il est question, entre autres, de construire des emplois maillés et durables ; de mettre en oeuvre une démarche de développement des compétences ; d'obtenir confidentialité et devoir de réserve de la part des salariés et de pratiquer une politique sociale équitable et cohérente.

E & C : La FFGE est également à l'initiative d'un label. De quoi s'agit-il ?

M. D. : En 2002, en partenariat avec le ministère de l'Emploi, notre fédération a mis en place une labellisation pour promouvoir et faire reconnaître l'éthique et le professionnalisme des GE. Elle est fondée sur un référentiel de 35 critères qui sont une déclinaison des principes de la charte. Parmi eux : existence et tenue à jour d'un planning prévisionnel de mise à disposition, taux de salariés en CDI mis à disposition (minimum requis de 40 %), taux de CDD transformés en CDI dans le GE ou chez un adhérent (minimum 30 %), part de salariés ayant bénéficié d'une action de formation dans l'année (minimum de 10 %), entretien individuel périodique avec les salariés... La labellisation est acquise après étude des bilans sociaux et un audit de terrain. Elle est accordée pour un an, renouvelable sur deux ans. Pour l'heure, 20 GE membres de la FFGE sont labellisés. Nous en prévoyons 80 d'ici à trois ans.

E & C : Quel est le profil type des responsables de GE ?

M. D. : Ils sont, en général, originaires soit de la fonction RH soit du secteur du travail temporaire, où ils ont eu la responsabilité d'une agence. Ils ont des compétences en RH très opérationnelles et des capacités de chef d'entreprise, de développement commercial et relationnel. Le ratio est d'un permanent pour 20 salariés.

(*) La FFGE regroupe une centaine de GE représentant 4 500 salariés. Hors champ : les GE agricoles et les Geiq (GE pour l'insertion et la qualification).