L'Opcareg Rhône-Alpes lance une formation au tutorat orientée vers le handicap. L'Opca interprofessionnel, qui a fait de cette problématique un thème de développement depuis cinq ans, propose de préparer des salariés chargés d'accueillir des personnes handicapées dans le cadre d'un contrat en alternance. « Si l'accompagnement du handicap se fait plutôt bien à l'extérieur de l'entreprise, par les réseaux de suivi et de placement, rien, en revanche, jusqu'ici, n'a été abouti au sein des entreprises », constate Lala Rahaga, la coordinatrice régionale de la mission handicap.

Le projet, baptisé Menthor, a débuté courant novembre. Il est cofinancé par l'Etat, la région Rhône-Alpes, le FSE, l'Agefiph et l'Opcareg et les entreprises (complément de rémunération du tuteur, au-delà du Smic horaire, et déplacements) à hauteur de 66 000 euros sur douze mois. Quelques entreprises du secteur de la grande distribution, du commerce et de l'informatique sont partie prenante. Elles ont le choix entre deux sessions : un apprentissage de la fonction tutorale pour les salariés qui ne n'y sont jamais essayés, ou un perfectionnement des acquis. Chaque session n'excède pas cinq stagiaires. Elle alterne des séances collectives et des phases individualisées, sur trois mois, à raison de 3,5 jours pour l'initiation au tutorat et 2,5 jours pour les candidats au perfectionnement. La formation se déroule en Isère, où l'Opcareg cible des contrats de qualification pour des moins de 26 ans, et dans le Rhône, pour des adultes.

L'Opcareg a choisi deux opérateurs pour cette formation : l'Afpa et la CCI de Lyon. « Nous sommes présents partout et avons la connaissance des réseaux du handicap », souligne, pour l'Afpa, Frédéric Foty, responsable régional de l'orientation, en rappelant que « nos psychologues font partie des équipes techniques de la Cotorep ». La formation prévoit 15 séquences. Elles passent en revue le rôle du tuteur, l'accueil du salarié, les styles de tutorat, l'ingénierie de formation et les méthodologies d'évaluation des compétences.

A l'issue, la CCI sanctionne le stagiaire en situation de travail, en lui attribuant un « certificat de compétences tutorales » inscrit à son catalogue. Afpa et CCI ont dû croiser leurs référentiels respectifs, « déjà très proches l'un de l'autre », assure Frédéric Foty.

Il ne s'agit pas d'une action qualifiante, mais Lala Rahaga y voit plusieurs avantages, dont celui de « faire du tuteur une «personne ressource» capable de se repérer parmi les acteurs du handicap et d'intervenir sur les questions de maintien dans l'emploi, prépondérantes pour éviter un licenciement pour inaptitude ». Le tuteur pourra valoriser cette formation « aussi bien dans l'optique VAE que dans le montage d'un passeport formation ».