logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Dossier

« Une politique de terre brûlée n'est dans l'intérêt de personne »

Dossier | ENTRETIEN AVEC | publié le : 30.11.2004 | L. G.

Image

« Une politique de terre brûlée n'est dans l'intérêt de personne »

Crédit photo L. G.

E & C : Les incertitudes juridiques de cette réforme sont encore nombreuses. Cela freine-t-il sa mise en place ?

B. L. : Nombre d'entreprises n'ont pas encore d'accord de branche auquel se référer : elles sont donc dans le flou pour ce qui est des priorités et des financements associés aux contrats de professionnalisation. Cela dit, il faut bien comprendre que le juridique ne va pas tout régler, l'aspect négociation dans cette affaire sera primordial.

E & C : Justement, la difficulté majeure de cette réforme ne réside-t-elle pas dans sa gestion managériale ?

B. L. : Elle est centrale, en effet. Les DRH et RF doivent convaincre leur DG que cette réforme n'est pas qu'une affaire budgétaire. Il faut certes faire des simulations financières pour donner à sa DG des éléments tangibles, mais il faut surtout prouver que cette réforme ouvre des opportunités à capitaliser. Parallèlement, il leur faut communiquer, en phase avec les partenaires sociaux, qui, de leur côté, vont s'adresser aux salariés. La vraie difficulté est de ne pas le faire contre eux, mais avec eux. DRH et les RF ont donc intérêt à vérifier qu'ils ont une compréhension commune du sujet avec leurs partenaires sociaux. Il reste peu de temps pour le faire, d'ici à la fin de l'année, pour ceux qui ne s'y sont pas encore mis. Enfin, les DRH et les RF doivent travailler sur les processus d'entretien professionnel et de gestion du DIF.

E & C : Comment aborder la question de la nouvelle catégorisation des actions de formation ?

B. L. : Soit en définissant une catégorisation pour un temps donné, par un accord intermédiaire. Soit, si l'entreprise est très sûre de ses choix, en la définissant précisément, et en s'y tenant par la suite afin de ne pas perturber les salariés. Dans les deux cas, l'entreprise aura tout intérêt à expliquer son choix.

E & C : Notez-vous parfois des politiques de «terre brûlée» ?

B. L. : Ce n'est pas fréquent, mais on ne peut pas le nier ; certaines entreprises font ce choix : renvoi du DIF systématique vers le CIF, recouvrement complet entre DIF et plan de formation... On ne peut que le déplorer, ce n'est ni dans l'intérêt des entreprises, ni dans celui du pays.

E & C : Au final, n'assiste-t-on pas à une certaine panne d'enthousiasme ?

B. L. : Oui, mais je l'espère momentanée. Tout le monde sera plus positif dans quelques mois, après un peu d'expérience. Ce que je suggère aux acteurs, c'est d'être indulgents les uns envers les autres pour cette première année.

(*) Groupement des acteurs et responsables de la formation.

Auteur

  • L. G.