La fonction ressources humaines est, sans doute, une des plus floues au sein de l'entreprise et, en tout cas, celle qui se prête à la plus large variété de conceptions. Parmi les DRH en place, assez peu se destinaient initialement à la fonction ressources humaines. Gestionnaires, juristes, psychologues..., les profils de départ sont presque aussi nombreux que les DRH eux-mêmes, infléchissant la conception du rôle dans autant de directions différentes.

Cependant, au-delà des différences de formation et de caractère des DRH, un certain nombre de constantes caractérisent la fonction aujourd'hui. Le DRH moderne doit d'abord maîtriser des techniques et un environnement juridique de plus en plus sophistiqués. Il est le garant du fonctionnement harmonieux des procédures qui touchent à la vie des hommes et des femmes dans l'entreprise. Il lui appartient d'être le promoteur d'une vision à long terme du capital humain. Enfin, last but not least, il doit inspirer une vision sociale de l'entreprise partagée par l'ensemble des managers, ce qui repose sur son aptitude à concevoir l'ensemble des contraintes de l'entreprise et, notamment, celles afférentes à la rentabilité.

Pour comprendre la réalité des pratiques, Maurice Thévenet, professeur au Cnam et à l'Essec, consultant et conférencier, a interviewé dix-huit DRH de grands groupes. Au terme du parcours, il ressort une montée en puissance de la notion de «personne», qui tend à remplacer la notion traditionnelle de «personnel». Une mutation qui rend compte de la tendance dominante à l'individuation des relations de l'entreprise avec ses collaborateurs.

P. R.