«L'un des résultats les plus surprenants de notre enquête est le très mauvais score de la fonction ressources humaines », souligne Michel Fourmy, directeur du pôle management du capital humain de la Cegos. Interrogés sur douze motifs de satisfaction dans l'entreprise (voir encadré p. 7), les 3 200 salariés qui ont participé à l'enquête ont, en effet, remisé la fonction RH en queue de classement, avec seulement 42 % d'opinions positives, juste après la rémunération (44 % d'opinions positives) et l'image de la direction (48 % d'opinions positives). A noter que ce sont les techniciens et les cadres qui lui donnent la plus mauvaise appréciation. Michel Fourmy relie ce piètre résultat au fait que, parmi les 80 items sur lesquels les participants étaient appelés à s'exprimer, les 5 qui ont reçu les plus mauvaises notes sont tous du domaine de la fonction (voir histogramme p. 7). Il s'avère d'autant plus inquiétant que, de leur côté, les DRH interrogés par le cabinet de conseil pensent, à 96 %, bénéficier d'une image très positive ou positive auprès des cadres (91 % auprès des non-cadres).

Ce même hiatus se retrouve sur la perception de la qualité des relations sociales dans l'entreprise. Elle est positive pour 63 % des salariés, alors que les DRH sont 88 % à les juger satisfaisantes, et 80 % à penser que les salariés partagent cette opinion. Un tel écart ne surprend guère Michel Fourmy, qui souligne que seulement 28 % des DRH interrogés ont réalisé, au sein de leur entreprise, une enquête de climat social au cours des deux dernières années.

D'une manière générale, la Cegos observe une véritable fracture entre les salariés et les managers de proximité, d'un côté, et la direction générale, de l'autre. Ainsi, si 56 % des salariés expriment une satisfaction générale sur le climat social de leur entreprise (soit une note de 10,8 sur 20), ce résultat global cache des disparités, notamment selon l'âge et l'ancienneté (les plus jeunes et ceux nouvellement arrivés dans leur entreprise se montrant plus optimistes), mais surtout en fonction du niveau hiérarchique. La note globale donnée par les cadres dirigeants est, ainsi, de 13,4, mais, remarque la Cegos, « les cadres, avec un niveau de 11,2, apparaissent, en termes de satisfaction, plus proches des employés (10,7) que des cadres dirigeants ».

Malgré une fierté d'appartenance à leur entreprise (item qui remporte 72 % d'opinions positives), les salariés se montrent, par ailleurs, particulièrement sévères à l'égard de leur direction : à peine 49 % d'entre eux estiment que les orientations stratégiques sont claires ; 44 %, que les actions des dirigeants sont cohérentes avec la stratégie affichée ; 37 %, que la direction est attentive au climat social, et 35 % qu'elle s'attache à améliorer le dialogue social. Enfin, les salariés se montrent peu sensibles aux discours sur le capital humain : 30 % seulement jugent que la dimension humaine est prise en compte dans les décisions stratégiques.

Sur les 12 grands motifs de satisfaction des salariés, 5 reçoivent plus de 60 % d'opinions positives (par ordre décroissant) : le climat de travail, les relations avec les collègues, le contenu du travail, la relation avec la hiérarchie directe et les conditions matérielles de travail.

4 sont compris entre 50 % et 60 % d'opinions positives : la performance de l'entreprise, l'organisation, l'évolution personnelle et la formation.

Enfin, 3 thèmes remportent une minorité d'opinions positives : l'image de la direction, la rémunération globale et, enfin, la fonction RH.