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L'actualité

Des salariés entre bonheur et apathie

L'actualité | publié le : 23.11.2004 | Jean-François Rio

Paresseux ou stakhanovistes ? Impliqués ou désinvestis ? Heureux ou malheureux ? Difficile de trancher, souligne le baromètre Accor Services, qui publie des résultats très nuancés sur le bien-être et l'implication des salariés au travail.

Les salariés français ne sont ni totalement désinvestis dans leur travail, ni des stakhanovistes comblés. Telle est, en substance, la conclusion du premier baromètre Accor Services sur le bien-être et l'implication des salariés au travail.

Salariés «heureux»

Confiée à Ipsos, qui a sondé 1 200 salariés, cette étude, dévoilée le 18 novembre, révèle ainsi des résultats très nuancés : alors que 49 % des personnes interrogées se disent «souvent» heureuses dans leur travail, 42 % d'entre elles affirment être heureuses «de temps en temps» et 9 % «jamais». De même, lorsqu'ils pensent à leur travail, 16 % des salariés éprouvent de la fierté et 28 % du plaisir, mais 16 % perçoivent leur activité professionnelle comme une routine et 8 % comme une contrainte. En outre, pour 31 % des sondés, le travail est simplement une sécurité. « Les salariés les plus heureux sont ceux du secteur public évoluant dans les collectivités territoriales et, pour le secteur privé, ceux des PME de moins de 100 personnes », souligne Antoine Solom, directeur du pôle management et RH d'Ipsos.

Les plus impliqués sont, sans surprise, les cadres. Selon le baromètre, l'écart entre privé et public n'est pas significatif en matière d'implication, à l'exception des entreprises publiques, où seulement 37 % des salariés se déclarent impliqués. Sur l'ensemble de l'échantillon, 48 % déclarent beaucoup s'investir dans leur travail. Reste qu'implication ne rime pas forcément avec bonheur professionnel, note l'étude. Près des deux tiers des salariés ne parviennent pas, en effet, à concilier ces deux notions.

Les auteurs du baromètre ont aussi tenté de dégager des typologies de salariés. Résultat : 15 % sont des «fusionnels», très impliqués et très heureux ; 24 % sont des «épanouis», considérant le travail comme un plaisir ou une sécurité ; 25 % sont des «distants», s'impliquant «suffisamment» ; 10 % sont des «désenchantés», ayant le sentiment de s'impliquer mais sans être heureux ; 10 % sont des «fragiles», se déclarant heureux «de temps en temps» ; 9 % sont des «démobilisés», pensant à arrêter de travailler ; et 8 % sont en situation de rupture.

Besoins individuels

Parmi les éléments qui peuvent améliorer l'implication des salariés, ceux-ci mettent en exergue, devant les éléments de rémunération, l'ambiance de travail, l'autonomie, les relations avec le supérieur et les conditions matérielles. En outre, la gestion du temps, en particulier les problèmes de transport, constituent les contraintes majeures qu'ils rencontrent. Les salariés attendent que leur employeur prenne en compte leurs besoins individuels, portant prioritairement sur la formation et les dispositifs d'épargne salariale et de retraite.

Auteur

  • Jean-François Rio