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Enquête

Une démarche de progrès

Enquête | publié le : 23.11.2004 | G. L. N.

La régie des transports parisiens a voulu faire évaluer sa politique en matière de développement durable. BMJ a noté la RATP en 2002, et identifié quelques points faibles sur lesquels l'entreprise travaille aujourd'hui. Le rapport de notation est publié par la RATP.

«La valeur immatérielle des entreprises devrait être systématiquement mesurée. Nombre d'entre elles disparaissent chaque année parce que leur valeur immatérielle a été mal évaluée. » Didier Tournot affiche son credo de responsable du développement durable à la RATP.

La Régie, non cotée, n'est pas sujette à évaluation par les agences de rating social, ni soumise à l'article 116 de la loi NRE sur la publication des informations RSE. Elle a pourtant fait appel à BMJ pour réaliser une notation sollicitée.

Une approche ancienne

La RATP complète ainsi une approche de la RSE déjà ancienne, avec un bilan social, mais aussi un fonctionnement qui privilégie les accords avec différentes parties prenantes, du syndicat des transports d'Ile-de-France aux associations d'usagers, en passant par les collectivités locales ou l'Ademe (Agence de maîtrise de l'énergie).

D'autre part, la Régie, qui dispose déjà d'une batterie de 40 indicateurs sociaux, d'autant d'indicateurs sociétaux et de 58 indicateurs environnementaux, a édicté un code de bonne conduite pour ses fournisseurs et adhère à la charte du syndicat mondial des transports et au Global Compact de l'ONU.

« Nous ne sommes pas dans une logique d'entreprise globale, précise Didier Tournot. Nos activités se concentrent à 90 % en Ile-de-France. Néanmoins, en tant que donneur d'ordres, nous pouvons avoir aussi à faire respecter des directives sur le travail des enfants. » Ainsi, pour les tenues de 23 000 agents, elle a dû faire appel à des fournisseurs étrangers, et fait auditer ces fabricants de textile.

Trois mois d'efforts

La notation sollicitée, réalisée au premier semestre 2002, a duré près de trois mois et, outre l'examen des documents, a cumulé des entretiens avec une cinquantaine de personnes - dirigeants, syndicats, mais aussi parties prenantes externes. Depuis, la RATP a choisi de la faire figurer dans son rapport de développement durable. Un croisement d'évaluations, par «domaines« et par «principes«, fait apparaître des notes allant de 43 à 70/100, pour une performance globale « considérée comme relativement élevée».

Quelques faiblesses

Parmi les faiblesses relevées par l'agence, figurent les questions de gouvernance, notamment dues au fait que la RATP est un Epic (Etablissement public industriel et commercial), avec un mode de gestion particulier ; et la question du contrôle des données extra-financières. « Nous confortons notre système d'information et de pilotage, commente Didier Tournot. Les actions menées avec les consommateurs n'ont pas été définies comme des actions de contrôle ; d'autre part, alors qu'une partie des contrôles étaient réalisés par des experts internes, nous allons avoir davantage recours à des experts indépendants. L'idée est de donner une vision plus claire de notre action aux agences de notation extra-financière. »

L'objectif est aussi d'engager une démarche de progrès de long terme. Une bonne notation se construira sur deux ou trois ans au moins. Une modélisation et une méthodologie ont nécessairement des travers, mais c'est le travail en dynamique qui intéressait la Régie, la feuille de route à suivre, bien plus que la bataille d'experts sur la validité de tel ou tel indicateur.

RATP

> Effectifs : 42152 salariés.

> Chiffre d'affaires : 3 milliards d'euros.

2,613 milliards de voyages annuels.

Auteur

  • G. L. N.