Aéroports de Paris n'est guère soumis aux contraintes de la notation extra-financière, ni au reporting loi NRE. Pourtant, l'entreprise a fait appel à Core Ratings pour une notation sollicitée lui permettant de mieux s'évaluer et de communiquer en interne.
B+sur l'échelle de notation sociétale de Core Ratings : au 1er trimestre 2004, Aéroports de Paris a pu mesurer la qualité et l'efficacité de sa politique de développement durable. « Notre idée était de nous faire évaluer par un tiers extérieur, qui ne soit pas l'une de nos parties prenantes habituelles - riverains, clients des compagnies aériennes... », indique Didier Hamon, directeur de l'environnement et des relations territoriales.
ADP, dont le changement de statut est en discussion, n'est en tout cas pas une entreprise cotée, donc analysée régulièrement par les agences de rating extra-financier. Sa politique de développement durable ne procède pas d'une préoccupation vis- à-vis des marchés financiers, mais de l'impact de son activité, notamment sur les riverains (la RATP, par exemple, est dans une situation similaire, lire p.20).
La notation sollicitée a englobé tout le périmètre de l'entreprise, ce qui n'est pas simple : ADP, n'étant pas un transporteur, ne peut néanmoins se désintéresser des nuisances, de bruit notamment, générées par son activité. « L'étude a permis un benchmark avec des sociétés équivalentes à Londres, à Amsterdam et à Francfort, poursuit Didier Hamon. Elle a déterminé plusieurs points d'amélioration possibles. Ces éléments sont la base de ma feuille de route pour l'année prochaine. » Exemples ? Les normes Haute qualité environnementale, la fiabilité des informations délivrées. Depuis, ADP a passé un accord avec l'Acnusa sur la validation de ses mesures de bruit. D'autres domaines sont plus complexes à évaluer et démontrent bien la difficulté d'un reporting et de la création d'indicateurs pour des activités qui ont de multiples effets induits sur leur environnement.
Ainsi, ADP favorise l'emploi autour de ses sites. Mais dans quelle mesure ? Difficile de faire la part de ce qui revient à une politique RSE particulière. « Sur nos deux plates-formes de Roissy et d'Orly, 76 000 emplois ont été créés par d'autres entreprises, indique Didier Hamon. Notre théorème est qu'un flux d'un million de passagers supplémentaires par an génère un millier d'emplois. » En d'autres termes, la bonne santé d'une grande entreprise conditionne l'emploi induit local. Si ADP a cherché à le traduire en équation, ce phénomène ne date pas de l'invention du développement durable !
En revanche, ADP multiplie des initiatives d'envergure variable pour favoriser cette création d'emplois : pépinières d'entreprise, aide à l'implantation (Fedex a ainsi créé 4 000 emplois), implication dans des politiques de formation, création et soutien d'une association locale qui fournit des véhicules de prêt aux riverains qui viennent de trouver un emploi...
Il n'est donc pas simple de traduire des politiques de ce type en chiffres. « Dans une société de techniciens et d'ingénieurs comme la nôtre, marquée par une culture technique, ce rapport de notation est parlant et constitue un aiguillon, estime Didier Hamon. Je l'ai transmis au réseau des cadres et aux managers. » En revanche, il n'a pas été rendu public. « C'était une première édition, nous voulions améliorer quelques points avant de transmettre un rapport à la presse. Mais nous nous ferons renoter en 2005. »
> Effectifs : 8 203 salariés.
> Chiffre d'affaires : 1,71 milliard d'euros.
71 millions de passagers/an.
