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Enquête

« Il faut définir des enjeux par secteur d'activité »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 23.11.2004 | G. L. N.

E & C : Le reporting RSE semble devenir un exercice obligé dans les grandes entreprises et chez leurs fournisseurs. Les méthodologies et les référentiels sont-ils stabilisés et harmonisés ?

J. I. : La méthodologie commence à être bien balisée, autour de quelques textes directeurs, dont le plus connu - et l'un des plus ambitieux - est la Global reporting initiative (GRI). Les problèmes de périmètres, les grands principes comme la transparence et l'«auditabilité «, c'est-à-dire la capacité d'un dispositif de reporting à être audité par un tiers, sont désormais des points éclaircis. Néanmoins, au-delà du respect des principes de méthodologie et de la qualité d'une batterie d'indicateurs, il faut savoir faire remonter les informations. En France, l'obligation issue de la loi NRE a permis de faire avancer les choses. Je pense que les entreprises françaises ont aujourd'hui rattrapé le retard qu'elles avaient sur les anglo-saxonnes. Beaucoup s'efforcent aujourd'hui de créer des ponts entre les indicateurs qu'elles utilisaient déjà et la GRI, comme Danone avec son dispositif «Danone Way». Souvent, la RSE est venue couronner une politique préexistante et ancienne comme le double projet social et économique de Danone, ou la politique environnementale de Lafarge.

E & C : Comment imaginez-vous le développement de cette évaluation RSE ?

J. I. : D'une part, les audits sur des périmètres réduits, comme celui des pratiques RH, que réalisent notamment les auditeurs sociaux, devraient continuer. D'autre part, de nouveaux audits RSE sont menés sur un périmètre précis. Par exemple, dans le secteur de la distribution, auprès de fournisseurs de pays émergents, sur la base des règles de l'Organisation internationale du travail (OIT).

Des audits plus larges vont aussi se multiplier, avec des référentiels qui, sans s'écarter des textes déjà utilisés (GRI, OIT, NRE), permettront de prendre en compte de nouveaux éléments comme, par exemple, les impacts des licenciements sur un territoire. L'IAS travaille d'ailleurs sur un référentiel avec l'aide de la Commission européenne. Il faudra renforcer les approches sectorielles, identifiant des enjeux spécifiques, pour favoriser les benchmarks et éviter les distorsions de concurrence bénéficiant aux entreprises qui ne font pas d'efforts de transparence.

(*) Il est également président d'honneur de l'Institut international de l'audit social (IAS).

Lire aussi Tous responsables, ouvrage collectif sous sa direction. Editions d'Organisation.

Auteur

  • G. L. N.