Selon la place occupée dans l'entreprise, la flexibilité est synonyme de compétitivité pour les uns, ou de précarité pour les autres.

A défaut d'en finir avec cette polysémie, une équipe pluridisciplinaire de chercheurs, sous le pilotage de la mission animation de la Dares (Direction de la recherche et des statistiques du ministère de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale), a voulu explorer les pratiques des entreprises.

Cette étude aborde quatre niveaux : les stratégies d'entreprise en matière d'activation de leviers de flexibilité ; des modalités et des dispositifs concrets de flexibilité de l'organisation, du travail et de l'emploi retenus et mis en oeuvre par les entreprises ; les modalités d'accompagnement et de régulation de l'introduction de formes flexibles ; les implications de ces transformations sur les conditions de travail et d'emploi.

Au final, se dégage un tableau riche en nuances et en contrastes des évolutions socio-productives des organisations.

Un certain nombre de lieux communs sont notamment questionnés sur le rapport entre flexibilité et performance. Et, en filigrane, se dégage aussi l'idée qu'au-delà de la révolution entrepreunariale, c'est peut-être, plus profondément encore, une révolution sociale qui s'annonce, fondée sur de nouvelles formes de travail. Derrière les pratiques d'aujourd'hui se profilent alors de nouveaux enjeux identitaires, tant pour les individus que pour les groupes.

Rachel Beaujolin-Bellet, professeure de GRH à Reims Management School, a piloté le programme de recherche «Flexibilité et performance : quelles évolutions du travail et de l'emploi ?» à la Dares.

Près d'une trentaine d'auteurs ont signé leur contribution à cet ouvrage.