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Le BIT cherche une parade à la mondialisation

L'actualité | publié le : 16.11.2004 | jean-françois rio

Selon un rapport du Bureau international du travail (BIT), des mesures volontaristes en faveur de l'emploi permettent d'accroître le sentiment de sécurité des salariés tout en faisant contrepoids à la mondialisation.

Des politiques durables et dynamiques en faveur de l'emploi (formation, création d'emplois, protection sociale...) sont des remparts efficaces contre le sentiment d'insécurité des salariés et les effets induits par la mondialisation. Tel est le message que souhaite faire passer le Bureau international du travail (BIT) dans son rapport consacré aux «politiques du marché du travail dans le monde».

Mesures de protection de l'emploi

Les experts du BIT soulignent, ainsi, le lien étroit entre la manière dont les salariés perçoivent la sécurité de leur travail et le montant des dépenses publiques consacrées aux politiques de l'emploi. Les salariés néerlandais et danois, par exemple, éprouvent un sentiment de sécurité que n'ont pas les Japonais ni les Américains. Normal, explique l'organisation internationale, ces deux derniers pays n'investissent que 0,2 % de leur PIB dans des mesures de protection en cas de perte d'emploi, alors que les Pays-Bas et le Danemark affectent 1,6 % de leur PIB à la formation et à la création d'emplois.

Le cas de la France, mais aussi celui de l'Allemagne, sort un peu à part : notre pays consacre, en effet, un budget important à l'emploi, mais les salariés français n'ont pas vraiment l'impression que leur situation professionnelle soit sécurisée. Le chômage de masse et les délocalisations ne sont sans doute pas étrangers à ce sentiment. « En Allemagne, cela est dû aux conséquences de la réunification et des récentes réformes du marché du travail, ainsi qu'à la persistance de forts taux de chômage », indique Peter Auer, un des auteurs de l'étude. Et celui-ci de rappeler que l'Allemagne a connu, le mois dernier, une véritable journée noire avec l'annonce simultanée, par une grande multinationale et des entreprises nationales, de 16 500 suppressions d'emploi.

Autre remarque dressée par le BIT : les pays les plus ouverts aux marchés mondiaux (Belgique, Danemark, Irlande, Pays-Bas, Suède), en raison, notamment, de la faiblesse de leur marché domestique, sont aussi ceux qui dépensent le plus pour protéger leurs salariés. « Les politiques du marché du travail ne devraient plus se résumer à des mesures ad hoc ayant pour but de répondre rapidement à des crises ponctuelles, mais s'inscrire dans la durée et devenir un instrument permanent, mais souple, d'adaptation aux mutations induites par la mondialisation », concluent les auteurs du rapport.

Auteur

  • jean-françois rio