Des études internationales ont démontré le lien direct entre le niveau de motivation des salariés et les résultats financiers de l'entreprise. Cette motivation est d'autant plus grande au sein de sociétés ayant une forte «culture d'entreprise», exprimée, notamment, par des valeurs formalisées.

Cela tombe bien. Le nombre d'entreprises ayant procédé à une telle démarche, autrement dit affichant des valeurs pour se caractériser, est loin d'être marginal. C'est ce que révèle le deuxième indicateur des valeurs, publié le 15 novembre dernier et réalisé par un groupe d'experts réunis par Wellcom, agence conseil en communication.

Au total : 711 entreprises ont été passées au crible, durant l'été 2004. « 86 % de celles qui ont été étudiées parlent de valeurs, grands groupes comme PME, souligne Jean-François Claude, directeur de la démarche «valeur» au sein de l'Afpa et auteur du Management par les valeurs (éditions Liaisons, 2003). Les entreprises ont besoin de formaliser leurs fondamentaux en quelques mots et de caractériser d'une manière générique ce qu'elles sont et ce qu'elles exigent d'elles-mêmes, cela pour, primo, fédérer leurs équipes, et, secundo, en tirer un avantage concurrentiel. »

Premier enseignement de l'indicateur 2004 : la dominance des valeurs de compétence, repérées dans 30 % du corpus. Elles permettent aux entreprises d'énoncer leur savoir-faire et leur professionnalisme dans leur secteur d'activité. Viennent, ensuite, les valeurs conquérantes (21 %), faisant référence à l'ambition, à l'esprit d'entreprise, à l'innovation... Puis les valeurs relationnelles (15 %), pour désigner les comportements prioritaires, en interne et vis-à-vis de l'environnement de l'entreprise. Et en queue de peloton, l'ensemble des valeurs dites sociales (3 %), utiles pour fédérer les salariés en exprimant l'ambition d'une politique de management participative et juste. Elles sont donc moins bien défendues que celles liées à l'innovation et au progrès, en tête du Top 10, cette année comme l'année dernière, devant les valeurs «intégrité» et «honnêteté», passées de la 4e à la 2e place et la valeur «responsabilité», qui a grimpé de la 5e position à la 3e aujourd'hui.

« Cette année, les valeurs montantes des entreprises font écho aux préoccupations sociétales », observe Jean-François Claude. Le signe que les entreprises se mettent au diapason de la société. Opportunisme ? « Ne nous trompons pas, ces valeurs ne doivent pas être interprétées comme un code de morale, mais plutôt comme les engagements et les exigences fixés par l'entreprise », explique ce dernier. Pour autant, pas d'angélisme. Jean-François Claude précise qu'« il y a encore un «gap» entre la formulation et la réflexion ». Et, sans doute, entre la formulation et les faits.