Nouvelle livraison de mauvaises notes aux entreprises sur le dossier du stress : le baromètre CFE-CGC du stress, publié le 3 novembre dernier, indique que la note de stress appliquée à leur travail par les cadres progresse de 6,1 sur 10 en mars dernier à 6,3 sur 10 en septembre. Et seuls 13 % d'entre eux (-1 point) ont le sentiment que leur entreprise prend en compte ce phénomène.

Une nouvelle fois, l'enquête du syndicat de l'encadrement liste, parmi les causes principales de cette progression du stress, le rapport, de plus en plus déséquilibré, entre la charge de travail et le temps pour l'exécuter. D'une part, les objectifs des directions paraissent irréalistes à 47 % des cadres (soit 10 points de plus qu'il y a un an), et la charge de travail perçue est plus lourde qu'il y a quelques années pour 8 cadres sur 10. D'autre part, ils ne sont plus que 39 % (-12 points depuis mars) à considérer qu'ils disposent du temps suffisant pour accomplir leur tâche ; 84 % d'entre eux ont le sentiment de devoir travailler toujours plus vite.

Autre cause habituelle d'usure au travail : l'absence de reconnaissance. La moitié des cadres en souffrent. Sans parler de récompenser les efforts (25 % ont le sentiment de l'avoir été). Et le pessimisme règne : 44 % seulement des cadres jugent bonnes leurs perspectives de carrière et d'avancement.

Parmi les facteurs de stress, «être fréquemment interrompu dans son travail» (76 %), «être exposé à un risque de perte financière» (46 %), «subir des critiques face à ses collègues» (18 %) demeurent importants, mais «se sentir en situation de concurrence avec ses collègues» (44 %), «être confronté à des problèmes de discrimination» (21 %) ou «avoir à exécuter des actions qui ne correspondent pas à son éthique» (32 %), ont augmenté depuis mars dernier.

Les symptômes du stress sont nombreux : du mal de dos (49 % en sont atteints) au sentiment d'être tendu ou crispé (69 %), en passant par les maux de tête (41 %) et les palpitations (34 %). Les arrêts maladie dus au travail ont largement augmenté (de 7 % en septembre 2003 à 10 % un an plus tard). Les symptômes psychiques du stress sont aussi légion, de l'inquiétude sur la situation professionnelle (63 %) au découragement (56 %), en passant par l'envie de départ anticipé (38 %, contre 28 % il y a un an). Ces symptômes peuvent induire des comportements à risques : abus de tabac, d'anxiolytiques ou d'antidépresseurs et d'alcool.