Les programmes de e-learning où les stagiaires collaborent à distance contribuent à renforcer l'appropriation d'outils qui seront potentiellement utilisés dans leur travail au quotidien.
Vendredi 8 octobre dernier, 20 h 30 : neuf étudiants en formation continue des Ecoles des mines d'Ales, d'Albi et de Douai ont rendez-vous avec Anne Johannet, enseignante en électronique. Au menu : deux heures de travaux dirigés à distance. Dispersés sur tout le territoire, les participants sont connectés sur une solution de conférence virtuelle leur permettant d'échanger par oral et par écrit à l'aide d'un chat, mais surtout de travailler en équipe sur des exercices.
La formatrice propose aux neuf stagiaires à former trois groupes. Chacun se voit attribuer une page avec un cas commun à résoudre. Seule Anne Johannet visualise les résolutions respectives de chaque groupe. « Je circule sur les pages et annote au surlligneur jaune », signale-t-elle. L'équipe qui trouve la clé de l'exercice est alors invitée à rédiger, en direct, un corrigé sur une 4e page visible par l'ensemble des participants. Et les exercices s'enchaînent ainsi pendant la soirée.
Quarante semaines de formation à distance, avec deux séances de travaux dirigés par semaine, sont au menu de la première année de ce cycle de formation qui valide un diplôme d'ingénieur en trois ans.
Cette année, la quatrième promotion compte 27 étudiants. « Ils se sont très bien approprié l'outil. A tel point qu'ils l'utilisent de façon spontanée le week-end, indique Jean-Paul Veuillez, responsable pédagogique de la formation continue diplômante pour le compte de l'Ecole des mines d'Ales et initiateur de ce cursus. Il est très difficile de générer une dynamique comme celle-ci avec des outils asynchrones tels que les forums. Pour autant, après une séance en ligne, des étudiants réalisent des comptes rendus dans le forum associé. L'occasion de prolonger les échanges entre stagiaires et enseignants. Le taux d'échec est faible puisqu'un seul étudiant sur vingt-sept a, pour le moment, abandonné. »
Voilà en tout cas des stagiaires certainement enclins à utiliser les solutions de web conférence qui leur seront proposées dans leurs entreprises. A défaut, ils seront bien placés pour faire du lobbying afin que ces outils soient déployés.
Toutefois, le e-learning se révèle rarement collaboratif. Les cursus peinent, en effet, à créer une dynamique à distance entre les stagiaires. Il suffit, pourtant, de peu de chose.
A l'Ecole de management de Lyon, par exemple, une partie des enseignants invitent les stagiaires en formation continue à plancher sur des cas et à partager leurs travaux dans des forums qu'ils se chargent d'animer. Mais, pour Marc Alvarado, en charge du e-learning à l'EM Lyon, « l'environnement pédagogique devient moins sécurisant pour les formateurs dès lors qu'il est question d'apprentissage collaboratif à distance ». La crainte, sans doute, de ne plus maîtriser les règles du jeu.
R. H.
