logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Dossier

« Les DRH ont une carte importante à jouer »

Dossier | ENTRETIEN AVEC | publié le : 09.11.2004 | J.-F. R.

Image

« Les DRH ont une carte importante à jouer »

Crédit photo J.-F. R.

E & C : Pourquoi les entreprises investissent-elles dans des outils de travail collaboratif ?

S. L. : A l'évidence, la mondialisation de l'économie joue un rôle crucial dans le développement de ces solutions. Les salariés sont de moins en moins réunis au même moment sur un même lieu. Nous évoluons de plus en plus dans des relations de type asynchrone. Au travers de ces outils, les entreprises ont également des objectifs «business», tels que l'augmentation de la productivité et la recherche d'une plus grande performance. Enfin, et c'est regrettable de le dire, l'achat d'une solution de travail collaboratif est bien souvent une question de mode.

E & C : Quelles sont les règles à respecter ?

S. L. : La première d'entre elles, c'est la réflexion préalable sur les logiques d'usage. Il est en effet illusoire de penser qu'un outil va régler les problèmes de non-collaboration. Regardez la messagerie électronique. Dans de nombreuses entreprises, cet outil est tellement mal utilisé que c'est devenu un cauchemar. Il est, en outre, nécessaire de réfléchir aux logiques de structure, c'est-à-dire aux logiques de pouvoir qui seront associées aux nouvelles formes d'organisation induites par les pratiques collaboratives. Dans certaines entreprises, passer d'une organisation pyramidale au travail en réseau n'est pas une mince affaire. Les sociétés où le travail collaboratif fonctionne sont celles où les salariés sont prêts à collaborer sous certaines conditions.

E & C : Un vrai travail de DRH...

S. L. : Absolument. Les DRH ont une carte aussi importante à jouer que les DSI ou autres directions métiers. Un exemple frappant : la France est un des rares pays développés à considérer qu'un salarié est senior à partir de 45 ans. Comment, dans ces conditions, espérer obtenir une collaboration efficace et développer le management des connaissances ? Croyez-vous que les personnes installées près de la sortie, voire placardisées pour certaines, soient placées dans les meilleures conditions pour collaborer ou faire partager leurs savoirs ? Voilà un véritable enjeu pour les DRH. En amont, un projet de travail collaboratif nécessite aussi l'identification des compétences collaboratives individuelles et collectives. Par la suite, celles-ci doivent être entretenues dans la durée. Ainsi, il me semble pertinent de récompenser ces compétences, comme cela se pratique dans certains pays anglo-saxons.

(1) Auteur de Travail collaboratif sur Internet (éditions Vuibert).

Auteur

  • J.-F. R.