Après dix bonnes années de reengineering et de «chasses» aux hiérarchies intermédiaires accusées de tous les maux, voici venu le temps où l'on commence à se dire que les petits chefs n'avaient pas que des inconvénients. Toute activité collective, en effet, a besoin d'animation, de coordination, de régulations, bref... de direction !
Petit chef, leader ou simplement responsable, l'entreprise a besoin de personnes - quel que soit le nom qu'on leur donne - qui puissent prendre en charge le fonctionnement de l'activité collective.
Si un certain nombre de perversions découlent de l'exercice du pouvoir, un certain nombre d'autres découlent aussi du fait qu'on prétende ne pas l'exercer.
Par le titre de son ouvrage, l'auteur entend donc réaffirmer que la catégorie des petits chefs n'est pas si obsolète qu'on a bien voulu le dire, notamment outre-Atlantique.
Catégorie qui pourrait même être appelée à se développer à mesure que va s'estomper l'effet de mode. D'autant plus, d'ailleurs, que le recul est maintenant suffisant pour se rendre compte que la suppression des hiérarchies intermédiaires est loin d'être la panacée à tous les problèmes de l'entreprise.
Maurice Thévenet, professeur au Cnam et à l'Essec, en profite, au passage, pour noter que ce qui est vrai de l'entreprise ne l'est pas moins de la famille : l'absence d'autorité, à l'évidence, ne représente pas, là non plus, la solution.
Maurice Thévenet est professeur au Cnam et à l'Essec. Il est également consultant pour le développement du management.