Les 200 plus hauts dirigeants du groupe Pinault-Printemps-Redoute ont, depuis janvier 2004, l'obligation de suivre un 360°, une technique d'évaluation qui donne une carte d'appréciation des qualités managériales des dirigeants, et qui permet à ces derniers d'identifier leurs forces et leurs faiblesses. A la suite de cette évaluation, ils peuvent, s'ils le souhaitent, bénéficier d'un coaching, prévu sur leur temps de travail, afin de travailler à la progression de leur management. Cependant, lorsqu'il l'estime nécessaire, le DRH du groupe, François Potier, peut également être prescripteur d'un acte de coaching.

C'est à la direction des ressources humaines de chaque enseigne du groupe (cinq au niveau du grand public) qu'il revient de sélectionner les coachs. François Potier explique qu'il « est indispensable que le coach ait une excellente connaissance du monde de l'entreprise, qu'il témoigne de réelles qualités d'écoute et d'analyse, tout en respectant une déontologie précise ».

Le coaching est ensuite défini de façon individuelle sur une période d'environ six à neuf mois, à raison de séances régulières de plusieurs heures (variables en fonction des besoins du «coaché»), établies selon des objectifs clairement identifiés. Patricia Gonzalez, coach pour PPR, précise qu'« il ne s'agit pas de donner des outils transposables d'une personne à une autre, mais d'apporter des clés de compréhension sur le mode de fonctionnement de l'individu ».

Plus d'une cinquantaine de dirigeants ont déjà bénéficié d'un coaching, ainsi que de nombreux managers. Selon François Potier, « près de 80 % des coaching portent sur les techniques de communication et d'amélioration des relations personnelles. A ce jour, les effets sont déjà visibles chez certains dirigeants. Prenant plus de recul face à leurs tâches quotidiennes, ils sont plus à l'aise dans la prise de parole, les réunions d'équipe, et délèguent davantage. Ils y gagnent ainsi en confiance et en efficacité, ce qui a un impact direct sur l'entreprise. »

Le coût d'un coaching (de 5 000 à 15 000 euros hors taxe par personne), établi en fonction des besoins du «coaché», reste à la charge de l'entreprise. Seul regret : compte tenu de la décentralisation et de la multiplication des enseignes de PPR, il n'est pas simple d'assurer le suivi de ces pratiques au sein du groupe. Patricia Rosiod, directrice de UniverCité (lieu d'échange, de confrontation d'expérience et de partage de connaissances qui permet aux dirigeants de travailler sur leur développement personnel), précise qu'« un référencement exhaustif des coachs intervenant dans toutes les enseignes PPR est en cours de réalisation, afin d'avoir un meilleur suivi du coaching dans l'entreprise ».