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Les Pratiques

Embauche en direct pour le meilleur Apprentice

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 02.11.2004 | Laurent DUPIN

The Apprentice connaît un énorme succès aux Etats-Unis. Ce show de télé-réalité met aux prises des candidats au poste de cadre dirigeant chez Donald Trump.

Donald Trump : ce nom évoque la jet-set, le show business et le business tout court. Mais ce fringant tycoon américain de l'immobilier et de l'hôtellerie de luxe s'illustre aussi, à 58 ans, dans une forme de mariage inédite entre affaires en direct et télé-réalité. Le 9 septembre dernier, en effet, a commencé sur la chaîne NBC la saison 2 de The Apprentice, grand show de recrutement cathodique. Les candidats s'appellent Andy, Pamela, Rob... et ont entre 25 et 37 ans. Ils sont dix-huit, il n'en restera qu'un, au gré des exclusions décidées par Trump, et soulignées d'un sonore « You're fired ! » (« Vous êtes virés ! »).

Phénomène de société

Les épreuves sont censées évaluer leurs compétences de cadre dirigeant sur le terrain : par exemple, «marketer» un nouveau dentifrice avec un budget de 50 000 dollars, gérer un restaurant ou créer une ligne de vêtements de mode, etc. Un mélange de grandes et de basses besognes, animant la vie du groupe installé dans un loft de Manhattan, à New York. L'heureux gagnant décrochera un poste chez Trump Entreprise, avec un salaire de 250 000 dollars par an, comme Bill Rancic, lauréat l'année dernière, qui oeuvre aujourd'hui dans le top management.

Ce show est déjà un phénomène de société : la saison 1 a été regardée, en moyenne, par 20 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis, 40 millions pour sa finale. Coproduit par Trump et Mark Burnett, pionnier de la TV-réalité, son concept a été racheté par d'autres pays. En France, TF1 a été la plus rapide à acquérir les droits d'adaptation, et aurait confié le dossier à Glem Productions (société de Gérard Louvin, monsieur «Star Academy», entre autres). Encore lui faut-il trouver le chef d'entreprise «charismatique» qui servira de «Trump à la française». Un temps évoqué par la rumeur, Alain Afflelou dément avoir été approché en ce sens.

Mélange des genres

Le projet calerait-il déjà sur ce casting ardu ? Pour Serge Perez, Pdg de MediaSystem, division communication RH de Publicis, cela s'explique : « Nous avons déjà connu ce phénomène, il y a une dizaine d'années, avec Bernard Tapie. Cette intrusion de l'entreprise dans l'univers télévisé, ce mélange des genres n'ont eu que des résultats catastrophiques. L'entreprise est un sujet sérieux, complexe où l'on a besoin d'expliquer. Or, les producteurs seront obligés de caricaturer pour faire de l'audience ! Ce qui ne peut que creuser davantage le fossé, né dans les années 1990, entre l'entreprise et les Français. » Sans parler du sentiment schizophrénique du téléspectateur d'un show télé qui met en scène le recrutement, alors que le chômage grimpe et que la crise économique perdure dans la «vraie réalité». A moins qu'effectivement la recherche de travail soit devenue aussi ardue que la survie sur Koh Lanta.

Auteur

  • Laurent DUPIN