E & C : Les e-formations liées aux métiers de l'entreprise se développent. Pourquoi ?

G. F. : En effet, cette année, notre baromètre Préau a montré qu'elles dépassent les formations en langue et en informatique. Pour une raison simple : elles sont vitales pour les entreprises.

E & C : Pour quelles raisons les entreprises se lancent-elles elles-mêmes dans l'écriture et la scénarisation de contenus en ligne ?

G. F. : Parce qu'ils sont inexistants sur le marché ! Les contenus métiers développés en interne ont très rarement l'occasion d'être diffusés, même passé un délai «d'exclusivité» que l'on pourrait imaginer. Les entreprises à la recherche de formations liées à leurs métiers n'ont d'autre alternative que de prendre l'initiative de les concevoir.

E & C : Cette absence de produits «sur étagère» constitue-t-elle un frein au développement de la e-formation en France ?

G. F. : C'est un obstacle désormais plus important que celui des technologies et des équipements. Ces derniers sont de plus en plus accessibles, au travers des logiciels libres ou «open sources», du développement du haut débit, du coût, aujourd'hui stabilisé, des équipements bureautiques...

E & C : Cette offre a-t-elle des chances de s'étendre ?

G. F. : Oui, mais lentement. Le développement des usages de la e-formation dans l'entreprise est, à l'évidence, inéluctable. L'application des récentes dispositions de la loi du 4 mai 2004 sur la formation professionnelle tout au long de la vie ne peut qu'y inciter.

E & C : Comment aider les entreprises ?

G. F. : Les fédérations ou groupements professionnels peuvent accélérer la mise sur le «marché commun» de contenus. Il revient à ces structures dédiées au développement des entreprises de leur secteur d'inciter à la mutualisation, voire de concevoir pour le compte de leurs adhérents et membres ces contenus en ligne qui leur font défaut, trop souvent encore aujourd'hui, pour développer des usages de formation de plus en plus adaptés aux réalités organisationnelles de l'entreprise.

Des commandes communes pourraient être aisément organisées, sur la base de cahiers des charges réunissant des préoccupations et des objectifs les plus transverses possibles pour coller au mieux aux attentes et aux besoins.

(1) Centre de veille, de ressources et d'accompagnement en e-formation de la CCI de Paris.