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Enquête

Efficacité incertaine

Enquête | publié le : 02.11.2004 | Emmanuel Franck

Le e-learning est-il efficace pour les publics faiblement qualifiés ? «Fellows», projet européen, voulait le prouver, mais n'a pas dévoilé ses résultats.

Répondant à un appel d'offres de la Commission européenne, des organismes de formation venus de quatre pays de l'Union (France, Allemagne, Autriche, Grande-Bretagne), dont, côté français, la Ligue de l'enseignement, ainsi que l'éditeur de solutions de formations Cybeosphere, se sont réunis pour créer un dispositif de e-learning à destination de publics exclus du système éducatif classique et à très faible qualification (niveau V).

Financement paritaire

Le projet, baptisé «Fellows», était financé, à parité, par la Commission et par les opérateurs. Les 700 apprenants (chômeurs, femmes au foyer, jeunes en difficulté), passés dans 25 formations à distance ou mixtes, et épaulés par 80 tuteurs, ont pu se préparer à la recherche d'emploi, au métier de cuisinier, d'assistant de vie, au travail du bois (Allemagne), ou... à la décoration de sa maison (Grande-Bretagne).

« Ce projet nous a permis de vérifier que le e-learning peut former des publics de niveau V, quand il est, en général, admis qu'il n'est efficace que pour ceux ayant au minimum un niveau III », déclare Pierre Curvale, directeur de l'organisme de formation de la Ligue de l'enseignement.

Cette affirmation laisse pourtant un goût d'inachevé. En effet, d'une part, il n'a pas été possible d'accéder aux résultats de l'évaluation du dispositif. La Commission européenne, destinataire du rapport final du projet, ayant fait savoir qu'il n'était pas public.

Tests inadaptés

D'autre part, les promoteurs de Fellows ont le choix d'une évaluation à partir des déclarations des apprenants et des formateurs. Elles sont issues de questionnaires, de focus groupes (discussions animées par un formateur), et de l'observation des apprenants en situation de travail. Le choix de réaliser des tests, qui auraient permis de mesurer la progression des apprenants au cours de la formation, n'a pas été retenu. « Les tests ne conviennent pas aux populations fragilisées dont nous nous occupons », explique la Ligue. Elle précise que le taux d'abandon a été très faible, mais n'avance pas de chiffres.

A l'arrivée, la question de ce qu'ont appris les stagiaires, et donc de l'efficacité du e-learning pour les publics faiblement qualifiés, reste entière.

Auteur

  • Emmanuel Franck